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Dans notre courrier : Estropié puis licencié
Ouvrier sur presse à l'usine Léo François de Fourmies, j'ai eu la main écrasée en décembre 1978. L'enquête a révélé que le frein du vérin était défectueux et donc la responsabilité du patron totale. Après une opération, j'ai repris mon travail au même poste, bien que ma main soit restée handicapée et de plus en plus douloureuse. Impossible de changer de poste ni d'obtenir un travail plus facile. La situation s'est dégradée. En 1989 il a fallu m'amputer d'un doigt, un autre restant paralysé. J'ai à nouveau repris mon poste. En 2002, après une nouvelle opération et la pose d'un appareil pour atténuer les douleurs de ma main, celle-ci ne fonctionnait plus du tout. J'ai alors été licencié pour inaptitude au travail, avec les indemnités conventionnelles.
Je suis reconnu travailleur handicapé, sans pension. Je n'ai pas retrouvé de travail à Fourmies, pas même dans un atelier protégé. Il faut dire qu'il y a de très nombreux chômeurs dans notre région. Actuellement je touche 400 euros par mois des Assedic et 780 euros tous les trois mois de la Sécurité sociale. La seule proposition de «travail» a été un stage non rémunéré en vue de l'obtention d'un CAP de balayeur, à 40 km de mon domicile. J'ai refusé. Je n'ai pas droit à la CMU car je touche une rente d'accident de travail. La mairie refuse de m'aider... car je suis propriétaire de mon logement. En le vendant je ne toucherais pas grand-chose, il s'agit d'une petite maison d'ouvrier que j'ai retapée, mais par contre je me retrouverai à la rue et la mairie consentirait éventuellement à m'aider!
En revanche mon ancien patron a touché des subventions pour rénover ses locaux, on lui a installé un rond-point devant son usine et il continue à faire travailler ses ouvriers dans des conditions lamentables.