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Accord sino-européen sur les importations de textile : Les profiteurs du «made in China»
Un accord a finalement été trouvé entre les représentants de l'Union Européenne et ceux de la Chine, pour débloquer les stocks de vêtements importés de ce pays. En effet, depuis plusieurs semaines, près de 80 millions de pulls, pantalons, chemisiers, soutiens-gorge et tee-shirts fabriqués en Chine étaient retenus dans les ports du Havre ou d'Anvers, sous prétexte que les quotas annuels d'importation en Europe étaient atteints, voire dépassés.
Depuis le 1er janvier 2005, les échanges de produits textiles ne sont, en principe, plus réglementés. Les chaînes d'habillement et la grande distribution peuvent donc librement s'approvisionner en Chine, au Bangladesh, au Cambodge, au Maroc ou dans tout autre pays du Tiers Monde leur offrant des produits à bas prix.
Le problème est que des fabricants européens, en Italie, en Espagne et en France notamment, ceux qui ne produisent pas, ou pas totalement, dans ces pays où le prix du travail est très bas, ne voyaient pas d'un bon oeil s'élargir la concurrence. Ils ont donc fait pression et obtenu une limitation de la progression des importations chinoises pour une dizaine de produits. Cela s'est traduit, en juin 2005, par une prolongation provisoire des quotas d'importation et par les blocages qui ont suivi quelques semaines après.
En négociant un compromis, les représentants de Bruxelles ont voulu soigner leurs relations commerciales avec la Chine. La perspective de juteux contrats, pour Airbus comme pour une multitude d'industriels européens, valent bien quelques importations supplémentaires de vêtements chinois, d'autant qu'il s'agit en partie de productions réalisées par des sociétés aux capitaux occidentaux.
Quant aux chaînes d'habillement et aux grandes enseignes de la distribution, elles ne peuvent que se féliciter de ce compromis. Elles vont pouvoir récupérer leurs commandes en souffrance et profiter du «made in China» pour améliorer encore plus leurs marges, car si elles bénéficient ainsi d'une baisse des coûts de leurs approvisionnements, elles se gardent bien de la répercuter sur leurs prix de vente. Pour preuve, les profits d'une chaîne comme «H et M» par exemple, qui s'approvisionne à 60% sur le marché asiatique, ont progressé de 31,8% au premier semestre 2005!