Rouler moins vite pour alléger la facture : Le gouvernement remballe sa fausse solution01/09/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/09/une1935.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Rouler moins vite pour alléger la facture : Le gouvernement remballe sa fausse solution

Le gouvernement vient de faire marche arrière sur l'idée de ramener la vitesse limite sur les autoroutes de 130 à 115 km/h afin de réduire la consommation des véhicules et de compenser ainsi -du moins le prétendait-il- la hausse des prix de l'essence.

Il est vrai que la flambée des prix du carburant -de 20 à 25% depuis le début de l'année- provoque la grogne de nombreux automobilistes, surtout chez ceux qui, habitant en banlieue ou à la campagne, n'ont pas d'autre solution que de prendre leur véhicule pour se déplacer.

Or, comme Villepin l'a rappelé, il n'est pas question que le gouvernement diminue les taxes -TIPP et TVA- qui pèsent pourtant lourdement sur les tarifs des carburants. S'il n'ose pas l'avouer, l'augmentation des prix du pétrole constitue même une aubaine pour le gouvernement puisque, les taxes perçues sur les produits pétroliers augmentant proportionnellement, vont lui rapporter une petite fortune.

L'idée de réduire la vitesse sur les autoroutes pour alléger la facture d'essence, à défaut d'être une solution, avait l'avantage de déplacer la discussion sur un autre terrain.

Seulement le leurre n'a pas fonctionné. Cette mesure a d'abord soulevé l'hostilité des automobilistes, notamment de ceux qui, confrontés aux embouteillages quotidiens, roulent déjà bien en dessous de 130, et même de 115 km/h. Mais ce projet a aussi provoqué des réactions au sein même de la majorité. «Il faut se méfier des fausses bonnes solutions, des fausses bonnes idées», déclarait le porte-parole de l'UMP, un proche de Sarkozy trop content de pouvoir glisser une peau de banane sous les pieds de Villepin et de ses amis. «Après la TIPP flottante, voilà la vitesse flottante», ironisait-on dans les rangs de l'UDF, avant d'ajouter: «Si le prix du baril double, va-t-on limiter la vitesse à 60km/h sur les autoroutes?»

Du coup, pour calmer le jeu, Villepin a décidé de remballer son projet. Quant aux automobilistes, ils doivent toujours faire face à l'augmentation des prix... et des taxes sur le carburant!

Partager