La direction de la SNCF ne manque pas d'air! Sa dernière trouvaille pour tenter de convaincre les cheminots qu'ils doivent travailler plus, «faire des performances», être «plus productifs» et accepter les réductions d'effectifs, c'est de mettre en place un «accord d'intéressement».

Si les syndicats signaient un tel accord -car la SNCF tient à ce que les militants syndicaux mouillent leur chemise en se faisant les défenseurs de sa politique auprès des salariés- les cheminots pourraient recevoir une somme variant entre 100 et 150 euros -en fonction des résultats à venir- à laquelle viendrait s'ajouter une prime exceptionnelle de 200 euros. Pour la SNCF, l'opération serait d'autant plus intéressante que, sur les sommes ainsi versées, elle n'aurait pas à payer de charges sociales.

Guillaume Pépy, directeur général de la SNCF, se trouve très généreux et compte bien faire marcher dans sa combine syndicats et cheminots. Le hic, c'est que la CGT, syndicat majoritaire, a annoncé à juste titre qu'il n'était pas question qu'elle signe un tel accord, ce qui reviendrait d'ailleurs à approuver l'ensemble de la politique de la SNCF, tant sur les salaires que sur le reste. Espérons qu'elle restera ferme sur cette position. En tout cas, puisque la SNCF annonce qu'elle a ramassé une centaine de millions de bénéfices et prétend en redistribuer une partie, c'est le moment pour les cheminots de lui rappeler qu'ils revendiquent une augmentation consistante de leur salaire mensuel, bloqué depuis des années.