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- Lutte ouvrière n°1935
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Leur société
Des emplois jeunes aux «emplois vie scolaire», la précarité s’aggrave
Le ministre de l'Éducation nationale, de Robien, et celui de la Cohésion sociale, Borloo, ont annoncé l'embauche de 45000 «emplois vie scolaire». En réalité, 25000 d'entre eux sont destinés à remplacer les contrats emploi solidarité qui arrivent à terme ou les contrats emploi consolidé, et seuls 20000 nouveaux postes seront créés.
Pour ces emplois comme pour les précédents, la précarité est toujours de mise, seule l'appellation change. D'une durée de six à vingt-quatre mois maximum, ils seront rémunérés au smic horaire pour 20 à 26 heures par semaine. Car l'un des avantages de ces temps partiels imposés, pour le gouvernement, c'est de multiplier par deux le nombre d'emplois créés, et de diminuer d'autant le nombre de sans-emploi. Ces contrats s'adressent en priorité aux jeunes non qualifiés et à ceux qui touchent les minima sociaux. Autant dire que de tels contrats permettront tout juste de survivre.
Les tâches dévolues aux nouveaux embauchés sont aussi variées que floues: accueillir et encadrer les élèves, aider les élèves handicapés, participer à l'animation culturelle ou aux tâches administratives, etc. Et quelle formation vont-ils recevoir, pour leur permettre d'effectuer leur travail dans de bonnes conditions? Sur ce point-là aussi, le flou domine.
Selon de Robien, cette création d'emplois de vie scolaire «devrait soulager la communauté éducative et les parents, car les professeurs pourront se consacrer davantage à leur enseignement». Certes, l'arrivée de personnel dans les établissements sera d'autant mieux accueillie que, ces dernières années, les suppressions de postes d'encadrement utiles se sont comptées en dizaines de milliers: des emplois-jeunes aux surveillants, en passant par des postes d'enseignants, la liste est longue. Et les 20000 embauchés supplémentaires à temps partiel ne peuvent compenser la perte des 62000 emplois-jeunes dont les contrats ont pris fin en 2003.
Le précédent gouvernement de gauche, en créant ces emplois précaires dont la durée était limitée à cinq ans, a favorisé les licenciements de ces jeunes qui remplissaient pourtant des fonctions indispensables dans les établissements. Il a préparé le terrain à ce gouvernement qui accentue encore la précarité en faisant des contrats à temps partiel, d'une durée réduite à six mois, renouvelables pendant deux ans maximum.