Le Parti Socialiste reproche au gouvernement d'avoir supprimé le mécanisme de la «TIPP flottante», instauré par le gouvernement Jospin en 2000. Mais il s'agissait d'un emplâtre sur une jambe de bois.

Contrairement à ce qui est souvent écrit, ce mécanisme ne permettait pas de baisser automatiquement les taxes de façon à maintenir constant le prix à la pompe. Il s'agissait simplement de maintenir constant le total des prélèvements fiscaux TIPP + TVA sur les produits pétroliers: quand la TVA pétrolière augmentait avec le prix du pétrole, la TIPP (fixée en centimes par litre) diminuait et inversement. Mais dans tous les cas, il ne s'agissait pas de diminuer les taxes sur l'essence et, de toute façon, l'automobiliste continuait de payer à plein l'augmentation du prix de l'essence hors taxes. En réalité, à l'époque, ce mécanisme n'avait fait varier le prix à la pompe que de façon marginale.

Il en serait de même aujourd'hui, car ce n'est pas l'augmentation des taxes qui explique la flambée du prix à la pompe. De janvier à juillet 2005, le litre de super98 a augmenté de 17centimes, dont 14centimes pour le litre hors taxes, 3centimes pour la TVA, tandis que la TIPP restait fixe.

Alors ce ne sont pas les variations de la TIPP et de la TVA qu'il faut supprimer mais ces taxes qui frappent indifféremment les plus pauvres et les plus riches. Sans oublier les profits démesurés des compagnies pétrolières.