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Dans le monde
Égypte : Répression violente d’une manifestation
Le 30 juillet, au Caire, une manifestation de quelques centaines d'opposants politiques a été violemment réprimée par les forces de l'ordre. Elle était organisée par le mouvement Kefaya (Ça suffit), récemment constitué pour tenter d'imposer au régime de Moubarak un minimum de règles démocratiques, et par un certain nombre d'organisations de gauche. Il s'agissait de protester contre la façon dont le régime prépare les prochaines élections présidentielles et la réélection assurée de Moubarak.
Les quelques centaines d'opposants qui voulaient braver l'interdiction de manifester faite par le pouvoir s'étaient donné rendez-vous au coeur de la capitale, sur l'immense place El-Tahrir. Mais, à peine réunis, ils ont été violemment agressés par les milliers de policiers présents, à coups de pied et de matraques, et traînés de force dans les fourgons de la police. Les policiers en civil ont également frappé journalistes et photographes. Plusieurs dirigeants du mouvement d'opposition ont été frappés et arrêtés. La répression s'est soldée par des dizaines de blessés. En particulier Kemal Abbas, militant syndical d'opposition connu et coordinateur du Centre de services syndicaux, violemment frappé et ayant plusieurs côtes cassées, a dû passer plusieurs jours à l'hôpital.
En Égypte, le régime maintient l'état d'urgence depuis plus de vingt ans, interdisant de faire de la politique dans les universités, dans les entreprises publiques et privées, de manifester ou de se réunir dans les rues. Dans les prisons, la torture est monnaie courante à l'encontre des opposants. Les derniers attentats en date, à Charmel-Cheikh, ont encore servi de prétexte au régime pour menacer l'opposition au nom là aussi de la «lutte contre le terrorisme».
Mais il lui sera peut-être de plus en plus difficile de la faire taire.