Patrons : Un toupet sans frontière04/08/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/08/une1931.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Patrons : Un toupet sans frontière

Il y avait eu la Roumanie à 200 euros, la République tchèque à à peine plus. Cette fois, c'est la Hongrie, à 350 euros par mois, que le patron de Thédis, ex-numéro 2 français de l'échelle et de l'échafaudage, feint de proposer à cinq de ses salariés dont il veut se débarrasser.

Car, bien sûr, c'est de cela dont il s'agit. Avec, en prime, le cynisme de ces patrons qui, comme Thédis, invoquent la «mondialisation», les «35 heures» ou encore la prétendue nécessité légale de faire une offre de reclassement. Qui imagine un instant qu'un travailleur puisse accepter de partir à mille kilomètres de chez lui travailler pour un salaire divisé par trois, par cinq ou par dix? Aujourd'hui ce serait la Hongrie, et demain la Chine, et pourquoi pas Haïti ou pire encore, car les patrons en la matière ne sont jamais en panne de solutions.

Même eux, qui s'inventent de prétendues obligations pour couvrir leurs licenciements et tenter de masquer leur seule soif de profits, ne croient pas un instant qu'un de leurs salariés puisse accepter. C'est bien pour cela qu'ils agissent ainsi: c'est autant pour justifier leurs sales coups que parce qu'ils croient pouvoir tout se permettre.

Mais à vouloir envoyer toujours plus de travailleurs au diable - ou au chômage, mais est-ce bien différent - et à transformer leur vie en enfer, les patrons vont finir par dresser contre eux «les damnés de la terre».

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