Livret A : Un vol de plus dans la poche des travailleurs04/08/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/08/une1931.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Livret A : Un vol de plus dans la poche des travailleurs

Au 1er août, le taux du livret A a baissé de 2,25% à 2%. Même si, individuellement, cette baisse représente de faibles sommes, de l'ordre de trois euros par mois pour le placement pendant un an de la somme maximum, elle est symbolique de cette politique gouvernementale qui s'attaque au produit d'épargne le plus populaire. Quarante-six millions de personnes disposent de ces livrets auxquels il faut ajouter ceux qui sont détenteurs d'un livret bleu, d'un Codevi, d'un LEP... qui vont subir de façon mécanique la même baisse du taux d'intérêt.

Déjà en 2003 le gouvernement avait baissé de 0,75% le taux des livrets A. Après quoi, le mode d'indexation avait été changé de telle façon que les fluctuations ultérieures puissent paraître plus indépendantes du gouvernement. La Banque de France applique depuis une formule qui maintient le taux à un niveau à peine supérieur à l'inflation, hors tabac. Mais finalement c'est le gouvernement qui décide d'appliquer ou non la baisse. Le résultat, compte tenu de l'inflation officielle, est que le rendement sera de 0,3%... autant dire rien!

Breton, le ministre des Finances, s'est félicité sans honte de ce hold-up qui montre, selon lui, que l'inflation est jugulée. Statistiquement, c'est (presque) vrai. Mais pour les consommateurs, la réalité est toute autre, eux qui voient les prix des produits courants augmenter, tout comme les prix des services, des timbres, du gaz, sans parler de l'augmentation des loyers ou de l'essence et du fuel qui grève les budgets de toutes les familles. Les indices qu'utilise le gouvernement sont fabriqués pour masquer ces réalités. Cela lui permet de limiter à un niveau dérisoire le produit de l'épargne de millions de travailleurs.

Vols et mensonges sont de toute évidence les supports de la politique de ce ministre qui ose dire que «les Français vivent au-dessus de leurs moyens».

Le jour où le gouvernement édictera une loi qui, en toute circonstance, plafonnera les profits au taux de l'inflation, en y ajoutant un rendement supplémentaire de 0,3%, on pourra commencer à le croire. Mais ce n'est pas demain la veille.

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