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Leur société
Contrat nouvelle embauche : Les travailleurs peuvent obliger Villepin à le remballer
Le gouvernement aura donc profité de l'été pour faire avancer une machine de guerre contre le monde du travail, son contrat "nouvelle embauche", et il a bien l'intention de l'appliquer tel quel à la rentrée. Ce "nouveau contrat" permet aux entreprises de moins de vingt personnes de licencier, pendant deux ans, sans aucun motif, un salarié embauché sous ce régime. Une simple lettre recommandée suffira. Le licenciement n'aura pas à être justifié, et aucun recours ne sera possible, par exemple aux prud'hommes... puisqu'il n'y aura pas de raison à donner. Autant dire que les patrons qui abusent déjà avec la situation actuelle pourront s'en donner à coeur joie dans tous les domaines : horaires, salaires, déplacements, en faisant planer la menace permanente de priver le salarié de son emploi. Un moyen de plus pour les patrons d'appliquer la formule: "Si tu n'es pas content, il y en a d'autres qui attendent la place".
Contrairement à l'intérim ou aux contrats à durée déterminée, les patrons n'auront aucune justification, même formelle, à donner pour proposer de tels contrats. Ils pourront licencier un travailleur pendant les deux ans d'essai, et en reprendre tout de suite un autre au même poste de travail. Ils pourront même reprendre le même, qui repartira pour deux ans sous la menace du licenciement. Dans ce cas, le patron aurait seulement à respecter un délai de trois mois. Et il pourrait faire cela autant de fois qu'il veut...
Les indemnités de licenciement auxquelles aura droit le salarié seraient réduites par rapport à ce qu'il aurait touché en fin de CDD, 8% au lieu de 10% du salaire brut touché depuis la signature du contrat, alors que sa situation sera encore plus précaire puisque son emploi pourra prendre fin à tout moment.
On voit les possibilités quasi illimitées qu'offrirait ce type de contrat au patronat. Il en demande déjà la généralisation à toutes les entreprises, ce à quoi le gouvernement n'a pas fermé la porte. Il envisage sans doute les petites entreprises comme un laboratoire qui pourra être élargi par la suite !
C'est bien pourquoi il est de l'intérêt de tous les travailleurs de réagir, qu'ils soient dans des petites entreprises ou dans les grandes, qu'ils aient un emploi ou soient au chômage. Oui, il y a urgence. Et puisque Villepin prétend vouloir voir "si cela marche", il faut que le monde du travail lui montre, par sa mobilisation, que non seulement cela ne "marche" pas, mais même que cela peut déclencher sa colère.