Villepin avait annoncé à coups de trompe qu'en cent jours à Matignon il ferait reculer le chômage. On n'a même pas eu à attendre aussi longtemps pour voir les résultats dans le domaine du chômage de longue durée des jeunes.

Le 8 juin, dans le cadre de ses soi-disant "mesures d'urgences", il avait demandé à l'ANPE de recevoir les 57000 jeunes au chômage depuis plus d'un an, avant fin septembre, pour leur proposer un emploi ou un contrat d'apprentissage. Mais c'était un effet d'annonce et l'ANPE a décidé de suspendre l'opération entre le 25 juillet et le 20 août, faute de personnel.

Villepin fait quand même mine de se satisfaire des résultats, en annonçant que sur les 18000 jeunes reçus, près de 10000 auraient obtenu un entretien d'embauche et 1 100 une proposition de formation. Et finalement il n'y a eu que... 330 jeunes embauchés sur les 18000, soit moins de 2%. À ce rythme les jeunes de moins de 26 ans, dont près d'un quart (23,5%) sont au chômage, risquent d'attendre longtemps.

Pour faire reculer le chômage des jeunes, comme des plus âgés, les effets de manche ne servent à rien. Les véritables mesures d'urgence à prendre contre le chômage, c'est d'interdire les milliers de licenciements dans le privé et le public et de créer les milliers d'emplois indispensables dans tous les domaines (hôpitaux, écoles, etc.) où les gouvernements successifs ont taillé à la serpe. Mais cela, bien sûr, ce n'est pas l'urgence pour Villepin.