Région de Pont-Audemer (27) : 340 emplois menacés en un mois15/07/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/07/une1928.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Région de Pont-Audemer (27) : 340 emplois menacés en un mois

En quelques semaines, patrons ou tribunal de commerce ont accumulé de graves menaces sur 340 emplois à Pont-Audemer dans l'Eure. Quatre entreprises sont directement concernées par les fermetures.

Chez Sara Lee, ex-Kiwi, 140 emplois doivent disparaître. La maison mère, une multinationale américaine, vient d'annoncer la fermeture de cette usine de conditionnement de cirage. Mais attention, Sara Lee n'est pas déficitaire. L'usine de Pont-Audemer elle-même est plutôt performante. Mais sa fermeture fait partie d'un plan de suppression de 1400 emplois en Europe pour faire «passer la marge de 8% à 12%», expliquait un militant syndicaliste de l'usine.

Aux transports Beaucamp-Bluet, 83 emplois sont menacés. Les travailleurs sont en grève depuis trois semaines car ils refusent d'être repris par Malherbe, dont le patron leur a d'emblée annoncé qu'il n'était pas sûr de conserver le site et qu'il supprimerait de nombreux emplois.

Les travailleurs de la région ont de quoi se méfier de ces patrons dont certains n'hésitent pas à franchir les limites de la légalité. Aux Tanneries Costil, l'ancien PDG avait passé une semaine en prison pour malversations financières. Il s'était enrichi sur le dos de l'entreprise jusqu'à l'amener au dépôt de bilan, il y a deux ans. Costil a alors été repris par le groupe espagnol Colomer, non sans que 135 travailleurs aient été laissés sur le carreau. Au moins avaient-ils pu bénéficier d'une indemnité de licenciement supérieure de 4500 euros à l'indemnité légale, en partie grâce à des fonds publics. Mais cette fois, c'est le groupe Colomer lui-même qui lâche l'affaire et s'apprête à licencier les 78 salariés restants, et simplement au minimum légal, trois jours de salaire par année d'ancienneté.

Révoltés, les travailleurs de chez Costil sont bien décidés à faire respecter leur dignité. Si l'entreprise doit fermer, ils veulent au moins partir aux mêmes conditions que celles du plan précédent. Ils ont multiplié les interventions en ville et stocké, histoire de montrer leur détermination, des fûts de produits chimiques non loin de la rivière qui coule près de l'usine.

Ils sont aussi à l'origine d'une manifestation de protestation, début juillet, qui a rassemblé plusieurs centaines de personnes, notamment de travailleurs des entreprises concernées. Les commerçants eux-mêmes avaient montré leur solidarité en baissant les rideaux de leurs magasins sur le passage de la manifestation. Un geste très apprécié des travailleurs.

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