Après 18 jours d'une grève déterminée regroupant la presque-totalité d'entre eux, les travailleurs d'ENCI, qui appartient au groupe Penauille (55000 salariés) et qui est une entreprise sous-traitante de PSA assurant le nettoyage de l'usine de montage de voitures d'Aulnay, en banlieue parisienne, ont fait reculer leur direction.

Ces travailleurs ont obtenu une augmentation de 3% supplémentaires, s'ajoutant aux 4% déjà prévus en juillet, un rattrapage pour toutes les anomalies sur les payes, sept embauches en CDI (contrats à durée indéterminée) sur les onze travailleurs qui étaient en CDD (contrats à durée déterminée), une amélioration des conditions pour toucher les primes d'assiduité, le retour à leurs anciens horaires de travail avec le salaire qui va avec, la transformation des temps partiels à 31 heures en temps complets, une navette pour les transporter de la gare à l'usine.

Cinq jours de grève seront payés; pour les autres jours, ils ont la garantie du maintien du salaire (par avance sur salaires, récupération ou remboursement, sur dix mois et plus).

Ce n'est pas tout ce qu'ils revendiquaient, mais ce n'est pas négligeable. Ces travailleurs ont fait reconnaître, dans les faits et au tribunal, le droit de faire grève sur leurs lieux de travail, droit qui leur était contesté par PSA sous prétexte qu'ils sont sous-traitants. La grève a été l'occasion de révéler au grand jour nombre d'irrégularités sur les contrats, dont celle de laisser en blanc la durée de celui-ci. C'est aussi PSA qui a fait durer la grève: par crainte d'une contagion possible, il n'était pas question d'augmentation de salaire. Mais les grévistes ont tenu bon! Du coup, chacun est conscient que c'est aussi PSA que les grévistes ont fait reculer, et ceux-ci en sont fiers!