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Leur société
Nouvelle loi ou pas, les rémunérations des PDG resteront confortables
L'Assemblée nationale a entrepris la discussion d'un projet de loi dite «de confiance et de modernisation» de l'économie. Ce projet aurait l'ambition de rendre plus transparentes les rémunérations versées aux dirigeants des entreprises.
Dorénavant les avantages financiers accordés aux chefs d'entreprise sous forme de compléments de retraite, primes de départ ou d'arrivée, primes pour bons résultats devraient être approuvés préalablement par le conseil d'administration puis par l'assemblée générale des actionnaires de la société. Un rapport spécial devrait rappeler les éléments de ces rémunérations, «distinguant les éléments fixes, variables et exceptionnels» ainsi que «les critères en application desquels ils ont été calculés ou les circonstances en vertu desquelles ils ont été établis».
L'opinion, quand elle est informée, est choquée par la révélation des montants vertigineux des revenus patronaux, et encore plus pour les primes de départ. En avril dernier, le PDG de Carrefour s'octroyait 39 millions d'euros quand il a quitté ses fonctions. Il dut finalement y renoncer, à la différence de Jean-Marie Messier, ex-PDG de Vivendi Universal, qui, lui, empocha, sans état d'âme, 21 millions d'euros pour son départ précipité et non choisi de Vivendi.
Ces sommes faramineuses sont monnaie courante dans le monde du grand patronat.
Les nouvelles dispositions de la loi ne sont que du pipeau, car c'est bien évidemment avec la bénédiction des membres des conseils d'administration, qui ont le pouvoir de démettre sur- le-champ leurs PDG, que les rémunérations de ceux-ci sont fixées. Et si les principaux actionnaires acceptent de pareils revenus, c'est qu'ils y trouvent leur compte sous forme de confortables dividendes.
La loi d'ailleurs n'est guère audacieuse puisqu'elle interdit qu'un dirigeant puisse être empêché de toucher la rémunération décidée. Ouf! Les PDG respirent, ils pourront continuer à bénéficier des rémunérations somptueuses, tout comme avant.