Le G8 et l’Afrique : Les brigands contents d’eux15/07/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/07/une1928.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Le G8 et l’Afrique : Les brigands contents d’eux

Le sommet des huit pays les plus riches, États-Unis, Allemagne, Italie, France, Grande-Bretagne, Canada, Japon et Russie, s'est terminé vendredi sur les propos enthousiastes de Blair parlant «d'énormes avancées» réalisées pour l'Afrique. Blair avait fixé comme un des objectifs du sommet l'aide à l'Afrique.

En réalité ce sommet est à l'image de ceux qui l'ont précédé: une longue litanie de déclarations généreuses et de promesses oubliées.

Il y a cinq ans, 189 pays aux Nations unies avaient pris l'engagement de réduire la pauvreté de moitié d'ici à 2015. Aujourd'hui la pauvreté reste un des fléaux les plus importants de la planète, avec 400 millions de personnes vivant avec moins de un dollar par jour rien qu'en Afrique! Et cette pauvreté continue à s'étendre, au moins dans certaines régions.

Le sommet vient de promettre que le montant de l'aide fournie par les pays du G8 et les autres donateurs aux pays les plus pauvres sera doublé, c'est-à-dire augmenté de 50 milliards de dollars... d'ici 2015. Les experts, eux, considèrent que c'est tout de suite qu'il faudrait 50 milliards de dollars de plus au minimum chaque année pour atteindre l'objectif fixé.

Et puis, comme les représentants des grandes puissances se sont donné dix ans pour atteindre cette somme, ils se sont dispensés de se mettre d'accord sur son financement! Ils en rediscuteront plus tard. C'est dire que pour l'instant il ne s'agit que de déclarations creuses.

La prétendue aide au développement ne servira ni au développement ni même à éradiquer la misère, d'autant que ces quelques milliards dispensés au compte-gouttes aux pays pauvres retournent en grande partie dans les pays riches eux-mêmes, sous forme de commandes à leurs industriels, en particulier d'armements... quand ils ne se retrouvent pas sur des comptes en Suisse, au nom de chefs d'État ou de leurs ministres.

Les rencontres au sommet des représentants des grandes puissances sont le prétexte à un étalage de bons sentiments d'autant plus hypocrites que, tout en faisant semblant d'aider les pays pauvres, les pays riches continuent à les piller et les appauvrir.

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