Aciéries Aubert et Duval – Les Ancizes (63) : Maladies de l’amiante,la responsabilité du patron15/07/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/07/une1928.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Aciéries Aubert et Duval – Les Ancizes (63) : Maladies de l’amiante,la responsabilité du patron

L'an dernier la direction des aciéries Aubert et Duval dans le Puy-de-Dôme annonçait la suppression de 115 emplois, essentiellement des intérimaires et des CDD.

Malgré les pressions de l'encadrement et d'autres menaces sur les emplois, les travailleurs ont protesté en manifestant à plusieurs reprises, tant aux Ancizes, à Issoire qu'à Clermont-Ferrand. Une délégation était même venue aux entrées des usines Michelin.

Au cours de l'été 2004, suite à plusieurs décès et cas de maladies caractéristiques, a éclaté l'affaire de l'amiante. Plusieurs centaines de travailleurs, à l'initiative de la CGT, ont alors décidé de passer un contrôle médical. Le bilan en est inquiétant. Sur un effectif d'environ 1400 salariés, 400 ont été examinés médicalement. Plus du quart sont atteints par les maladies typiques de l'amiante: problèmes respiratoires, plaques pleurales.

La direction a alors fait le maximum pour entraver ces démarches. Elle prétend que depuis une dizaine d'années l'amiante n'est plus utilisé, ou encore que ce matériau était en usage partout. Elle cherche avant tout à éviter d'endosser ses responsabilités face au grand nombre de cas de maladie. Evidemment elle craint les plaintes «pour faute inexcusable de l'employeur» et des procès qui pourraient se traduire par de lourdes sanctions financières.

En mai dernier la société Aubert et Duval a même fait un procès à la Caisse primaire d'assurance maladie du Puy-de-Dôme. À la mi-juin un jugement a donné tort au patron. Il s'agissait d'un recours juridique pour tenter de nier que le décès d'un travailleur était bien dû à l'amiante alors que le dossier médical le prouvait amplement.

L'avocate du salarié décédé avait d'ailleurs fait observer que le «réexamen de ce dossier risquait d'ouvrir la porte à tous les employeurs pour remettre en cause en permanence toutes les décisions de maladies professionnelles». Aubert et Duval ont été déboutés et condamnés à payer les 700 euros de frais de justice à la famille du travailleur décédé.

L'amiante a été utilisé longtemps sans aucune précaution, chez Aubert et Duval comme dans bien d'autres entreprises. Mais les patrons continuent à esquiver leurs responsabilités.

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