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- Lutte ouvrière n°1928
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Abélia-Decors – Abbeville (80) : On ne se laissera pas jeter à la rue!
À Abbeville, l'entreprise de fabrication de papiers peints Abélia a été mise en liquidation judiciaire le 1er juin dernier, ce qui poussera les 266 ouvriers de l'usine vers l'ANPE. De plus, les emplois d'ACR logistics, une entreprise de transport dont l'activité provient pour 50% d'Abélia, sont menacés.
C'est d'autant plus une catastrophe pour la ville que celle-ci connaît depuis des années des fermetures d'usines. L'année dernière, c'était Margot, une entreprise de robinetterie de luxe, qui mettait la clef sous la porte et jetait 38 salariés à la rue.
Abélia appartient à la multinationale allemande VDN qui doit plusieurs millions d'euros à sa filiale. Mais les patrons de VDN préfèrent la fermeture de l'usine d'Abbeville qu'ils jugent non suffisamment rentable. Et pour être sûre que la justice ne lui réclamera pas les millions qu'elle doit, VDN s'est déclarée elle-même en dépôt de bilan.
Lorsque les ouvriers d'Abbeville ont appris la liquidation, ils ont commencé l'occupation de l'usine. À plus d'une centaine, ils se relaient jour et nuit pour empêcher le patron de sortir les stocks de papier et les machines, que la direction et les banques auxquelles VDN doit de l'argent voudraient bien récupérer.
La mairie UMP, quant à elle, n'en a que faire que des ouvriers perdent leur travail. Les ouvriers d'Abélia ont même dû manifester devant le domicile du maire pour qu'il accepte de leur prêter gratuitement une salle.
Certains ouvriers s'accrochent à l'espoir d'une remise en route de l'activité par un repreneur. Des cadres de l'usine avaient bien un projet, mais si peu fiable que les salariés d'Abélia l'ont refusé. L'occupation continue donc. Et même si l'avenir semble difficile, les travailleurs d'Abélia montrent qu'ils ne se laissent pas jeter à la rue comme des malpropres.