26 rue de la Tombe-Issoire Paris 14e : Menaces d’expulsionsans relogement15/07/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/07/une1928.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

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26 rue de la Tombe-Issoire Paris 14e : Menaces d’expulsionsans relogement

Depuis trois ans, l'immeuble du 26, rue de la Tombe-Issoire, dans le 14e arrondissement de Paris, est menacé de destruction et ses habitants d'expulsion. Les familles qui y vivent le font sans autorisation, en désespoir de trouver à se loger ailleurs correctement. Or les menaces se précisent depuis qu'un promoteur, la Soferim, a acheté le terrain pour une bouchée de pain (6,32 millions d'euros) et entend bien y construire six immeubles de standing, dans ce quartier bien situé de la capitale. La Soferim se vante de réaliser des opérations de prestige, sur des terrains cédés par la Ville de Paris, tout en faisant «du social», sous prétexte qu'elle réserverait dans ses nouvelles constructions quelques appartements répondant aux critères des appartements dits «sociaux». En fait de social, elle est en train de mener la guerre aux habitants démunis de l'immeuble.

Un Collectif d'associations s'est mis en place pour interdire l'expulsion sans relogement des 80 habitants. Il ne manque pas d'arguments, puisque le sous-sol est classé «monument historique», que l'ensemble pourrait parfaitement être restauré plutôt que démoli, et surtout qu'un jugement du tribunal administratif de Paris du 9 juin dernier a condamné l'opération immobilière projetée et confirmé le refus du permis de construire.

Malgré cela, le promoteur n'a pas cessé de faire pression sur les habitants pour qu'ils partent: il a fait murer la cour et raser au bulldozer les grands jardins et a réussi à obtenir, le 30 juin dernier, un arrêté «d'insalubrité irrémédiable» pour l'immeuble, ce qui permet à la police d'intervenir à n'importe quel moment pour expulser les occupants manu militari avant démolition. Cependant, le président du Collectif d'associations de défense du patrimoine et des habitants souligne que l'évaluation de l'insalubrité reste officiellement très en dessous du seuil considéré comme «irrémédiable» et que le diagnostic «plomb», par exemple, est toujours en cours.

Quoi qu'il en soit, il reste qu'un promoteur, avec la complicité de la Ville de Paris, a décidé de raser un immeuble habité pour réaliser une opération immobilière juteuse et qu'il risque de recevoir le secours de la police pour jeter les familles à la rue. Parmi elles, il y a des sans-papiers qui craignent du même coup d'être renvoyés dans leur pays par l'un des charters de Sarkozy.

Tout cela est proprement scandaleux. Les habitants du 26 rue de la Tombe-Issoire doivent tous obtenir un relogement, décent et à bon marché!

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