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Total et l’insécurité permanente : Un accident passé sous silence
Le 24 juin dernier, un accident s'est produit à l'usine de pétrochimie Total Petrochemicals France de Carling, en Moselle, entraînant l'émission de 6 tonnes de styrène, un hydrocarbure volatil et explosif.
En quelques minutes, le nuage toxique a atteint la ville de L'Hôpital, provoquant maux de tête, difficultés respiratoires et irritations des yeux. Une douzaine de personnes auraient été hospitalisées. Des habitants d'un village allemand situé à proximité ont été victimes des mêmes symptômes.
Les systèmes de sécurité de cette usine pourtant classée Seveso 2, donc particulièrement dangereuse, se sont révélés défaillants (le groupe électrique de secours ne se serait pas mis en marche après une panne de courant). Mais le plus choquant a été l'attitude de la direction de l'entreprise qui n'a pas averti les autorités de l'accident, empêchant ainsi le déclenchement du plan de secours prévu pour les sites Seveso 2. Et ce n'est que plusieurs jours après l'accident qu'elle a accepté de reconnaître sa responsabilité dans les problèmes de santé des habitants.
Encore a-t-il fallu pour cela que la population exprime sa colère. Une manifestation d'une centaine de personnes a été organisée à L'Hôpital pour réclamer «le droit à la sécurité et à l'information».
Le directeur du site a reconnu avoir eu une communication «plus que défaillante» et avoir «sous-estimé certains risques...» C'est le moins qu'on puisse dire! Mais, pour Total, ce n'est pas la première fois que la sécurité est «sous-estimée»: on se souvient de l'explosion d'AZF à Toulouse et du naufrage de l'Erika, pour ne citer que ces catastrophes. À chaque fois, ce qui est en cause, c'est la politique de Total qui privilégie les profits de ses actionnaires aux dépens de la sécurité des travailleurs et des habitants.