Sida : La campagne de l’OMS dans les pays pauvres prend du retard07/07/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/07/une1927.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Sida : La campagne de l’OMS dans les pays pauvres prend du retard

L'OMS (Organisation mondiale de la Santé) avait comme objectif de parvenir, à la fin de 2005, à ce que 3millions de malades du sida soient sous traitement dans les pays pauvres. C'est déjà bien modeste puisque ce sont 6millions de personnes qui ont un besoin urgent de traitement. Mais à six mois de l'échéance, on est encore bien loin du compte puisque seuls 930000 patients sont traités dans les pays pauvres, c'est-à-dire trois fois moins que l'objectif fixé!

L'Afrique, qui concentre les deux tiers des 40millions de personnes contaminées par le virus du sida, est donc le continent le plus touché. 2,3 millions habitants de l'Afrique subsaharienne sont morts du sida pour la seule année 2004 soit, en terme de nombre de victimes, l'équivalent d'un tsunami par mois! Les raisons qui expliquent cette catastrophe annoncée de longue date sont tristement banales: manque de personnel qualifié, manque de moyens pour payer le personnel et les médicaments, manque d'infrastructures, manque de volonté politique de la part des gouvernements, en premier lieu ceux des pays riches.

Le plus scandaleux, c'est que des pays riches comme les États-Unis tentent par tous les moyens de limiter la production des antirétroviraux génériques en interdisant que les brevets de fabrication passent dans le domaine public afin de préserver la marge de profit de leurs trusts pharmaceutiques. C'est le cas du Kalétra, médicament antirétroviral fabriqué par la firme américaine Abott, vendu à un prix prohibitif mais pour l'instant toujours interdit de copie. L'Onusida estime «qu'un montant de 18 milliards de dollars de plus par rapport aux fonds annoncés est nécessaire pour financer la lutte dans le monde pour ces trois prochaines années». Mais alors qu'il manque encore deux milliards sur les quatre nécessaires pour arriver à trois millions de patients traités... les États-Unis dépensent, à titre de comparaison, près de six milliards de dollars, chaque mois, pour la guerre en Irak depuis le début de leur intervention dans ce pays.

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