Samedi 2 juillet, deux nouveaux accidents faisant quatre morts sur des passages à niveau viennent de rappeler que les croisements très dangereux entre une voie ferrée et une route existent toujours... et ne sont pas près de disparaître.

Ce matin-là, au sud de Toulouse, en Haute-Garonne, deux enfants sont morts dans la collision d'un train régional et d'une voiture; près de Château-Thierry, dans l'Aisne, le même jour, deux passagers ont été tués dans la collision entre un train et un véhicule bloqué sur le passage à niveau. Ces accidents viennent peu après ceux des 9 et 13 juin derniers. Le 9 juin, le choc avait eu lieu entre un train express régional et un camion chargé de bouteilles de gaz, sans heureusement faire aucune victime. Quatre jours plus tard en revanche, le chauffeur d'un camion mourait sur un passage à niveau signalé par un simple «stop».

Même si la SNCF et surtout RFF (Réseau ferré de France), propriétaire des infrastructures, chargé de leur entretien et de leur amélioration, affirment travailler à la disparition des passages à niveau dangereux, ils s'activent à vitesse très ralentie. Le coût de l'aménagement de ces passages n'apparaît pourtant pas exorbitant, puisque RFF le chiffre à environ 11 millions d'euros en moyenne par passage à niveau. Leur nombre n'est pas non plus très important puisqu'à l'échelle du pays, sur un total de plus de 19000 passages à niveau, RFF a classé depuis longtemps 400 d'entre eux comme «préoccupants» et devant être «supprimés en priorité». Mais tout préoccupants et à supprimer qu'ils soient, ils disparaissent à raison de quinze seulement chaque année! Voilà qui mesure le degré de priorité accordé à la vie et à la sécurité des usagers de la route, des trains comme des riverains, par les responsables de la SNCF, de RFF, des services gouvernementaux chargés des routes et de l'aménagement du territoire.