Naissances prématurées : Un «oubli» révélateur07/07/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/07/une1927.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Naissances prématurées : Un «oubli» révélateur

Lorsque survient une naissance prématurée, l'enfant est bien souvent gardé plusieurs semaines à l'hôpital. Lorsqu'il peut enfin sortir, il a la constitution d'un nouveau-né, et les crèches et autres organismes d'accueil -déjà insuffisants en temps ordinaire- refusent de le prendre en charge. Or, jusqu'en février dernier, la loi n'opérait aucune distinction entre une naissance à terme et une naissance prématurée. Dans les deux cas, les droits à congé maternité débutaient au jour de la naissance. Les mères d'enfants prématurés se trouvaient donc dans une situation insoluble, puisqu'elles devaient reprendre leur travail alors qu'aucun organisme n'était prévu pour accueillir leur enfant.

Les députés ont donc voté une loi modifiant le code du travail pour prolonger le congé maternité d'autant de jours que l'enfant était prématuré. On aurait pu avoir affaire à une avancée intéressante si seulement ces messieurs (88% des députés actuels sont des hommes) avaient pensé à un petit détail: le financement de la mesure.

Autrement dit, la mère d'un prématuré a parfaitement le droit de prolonger son congé, mais personne ne la paiera pendant ce temps: il s'agira d'un congé sans solde. Ce qui a donc changé avec cette nouvelle loi, c'est qu'une mère ayant les moyens de prendre un congé sans solde a désormais le droit de le faire. Quant à celle qui en temps ordinaire a déjà du mal à joindre les deux bouts, eh bien, sa situation n'est absolument pas changée.

Manifestement les députés sont au-dessus de ces contingences matérielles.

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