Amiante dans des entreprises de Cherbourg : Les victimes veulent faire condamner les coupables07/07/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/07/une1927.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Amiante dans des entreprises de Cherbourg : Les victimes veulent faire condamner les coupables

Mercredi 29 juin, plusieurs centaines de personnes ont participé à un rassemblement devant le tribunal de grande instance de Cherbourg, puis manifesté dans la ville pour dénoncer le scandale de l'amiante, à l'appel des syndicats et de l'Ardeva (Association des victimes de l'amiante, association qui se bat depuis des années pour faire reconnaître la responsabilité des employeurs dans le scandale de l'amiante). Au même moment, dix familles de victimes déposaient une plainte pénale collective.

Jusqu'ici, à Cherbourg, les victimes de l'amiante et leurs familles engageaient des procédures civiles. Elles pouvaient ainsi arriver à faire reconnaître par le tribunal spécialisé la faute inexcusable de l'employeur, ce qui leur permettait alors d'obtenir le droit à une indemnisation.

Les procédures pénales, elles, ne visent pas à obtenir une indemnisation, mais à faire condamner les coupables.

Sur l'agglomération de Cherbourg, 12000 personnes auraient au total été exposées à l'amiante. Petites et grandes entreprises de la construction navale ont eu recours à ce matériau jusqu'à un passé très récent, qu'il s'agisse de chantiers privés, comme les Constructions Mécaniques de Normandie, ou bien d'État, comme l'Arsenal. Depuis longtemps les risques étaient connus. Mais ce n'est qu'au milieu des années 1990 que la direction a officiellement mis fin à son utilisation. Et si 1998 a été baptisée «année zéro amiante», depuis il se passe rarement quelques mois sans que des travailleurs ne soient confrontés à l'amiante dans les locaux, les machines (les postes à souder, par exemple), ou bien les bateaux à réviser ou à démanteler.

En déposant leur plainte ce mercredi 29 juin, les victimes de Cherbourg entendaient aussi marquer leur solidarité avec les victimes et les veuves de Dunkerque, qui organisaient le même jour une marche de protestation contre le refus par les instances judiciaires de poursuivre justement les plaintes au pénal qui avaient été introduites là-bas.

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