Vénissieux (69) : Un arrêté anti-expulsions suspendu30/06/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/07/une1926.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Vénissieux (69) : Un arrêté anti-expulsions suspendu

Mercredi 22 juin, le maire PCF de Vénissieux a été assigné en référé devant le tribunal administratif par le préfet, pour un arrêté interdisant les expulsions locatives et les saisies immobilières sur sa commune, qu'il avait pris fin mai. Le maire PCF de Grigny, qui a pris le même arrêté, comparaîtra, lui, le 5 juillet.

Le maire de Vénissieux avait déjà pris un tel arrêté en 2002, qui avait été annulé comme illégal, ce que la cour d'appel a confirmé au mois d'avril dernier. Mais comme la situation sociale n'a pas changé, si ce n'est en pire, il a de nouveau pris un tel arrêté.

En effet, à Vénissieux, 20% des familles ont des revenus inférieurs à 20% des plafonds d'accès au parc HLM. Aussi, comme elles ne s'en sortent pas, chaque année entre 160 et 200 familles sont l'objet de procédures de saisie-expulsion. Le Réseau d'alerte et de solidarité, qui avait mobilisé plusieurs dizaines de personnes pour accompagner le maire au tribunal, parvient à empêcher un certain nombre d'expulsions en aidant les familles à trouver des solutions à leurs problèmes, ou en étant présents le jour de l'expulsion. Mais il y a 30 ou 40 expulsions effectives tous les ans.

Jeudi 23 juin, le juge des référés a rendu son jugement: l'arrêté anti-expulsions est suspendu, sous prétexte qu'un maire n'a pas «le pouvoir d'interdire sur le territoire de la commune les expulsions locatives».

Le gouvernement, en la personne de son ministre de la Cohésion sociale, Jean-Louis Borloo, avait fait des promesses mais, depuis le 15 mars, les expulsions ont repris, après leur suspension traditionnelle pendant l'hiver. Quand ces gens-là font du «social», c'est uniquement en faveur du grand patronat, et les dernières mesures annoncées vont encore aggraver la précarité, et la pauvreté qui va avec.

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