Jeudi 23 juin, une centaine de sinistrés de l'explosion de l'usine AZF se sont rassemblés devant le tribunal, à l'appel des principales associations de sinistrés.

Plusieurs audiences liées à la catastrophe AZF de 2001 étaient programmées ce jour-là. D'abord, la cour d'appel devait dire si l'industriel Total peut être mis en examen en tant que personne morale, comme le demande la principale association de sinistrés. Ensuite, elle devait rendre son jugement sur le contremaître dont le périmètre de responsabilité englobait le hangar qui a explosé. En effet une dizaine de salariés de l'usine, tous des lampistes, sont aujourd'hui mis en examen pour leur rôle présumé dans l'explosion, sur la base de l'hypothèse la plus plausible d'un mélange accidentel d'ammonitrate et de dérivés chlorés. Il en va de même pour le directeur au moment des faits, pour «manquement aux obligations de sécurité».

Mais le seul et vrai responsable, l'industriel propriétaire de l'usine qui a explosé, le patron de Total, n'est toujours pas mis en examen. C'est pourtant lui qui est responsable des mesures d'économies qui ont conduit à la catastrophe, catastrophe dont les premières victimes ont justement été les salariés aujourd'hui mis en examen.

Les audiences se sont déroulées à huis clos, ce qui est un aveu sur les intentions du parquet. Le délibéré sera rendu le 22 septembre, le lendemain de la date anniversaire de l'explosion, et tout le monde s'attend à ce qu'il dédouane Total en faisant payer un lampiste. Raison de plus pour faire de ce prochain anniversaire, le 21 septembre 2005, un nouvelle occasion de se mobiliser!