Le gouvernement annonce pour le 1er juillet une augmentation de 5,51% du smic horaire qui passera à 8,03 euros, soit 1217,87 euros brut pour 39 heures. Ce ne sont pas ces 40 centimes supplémentaires par heure qui vont changer le niveau des vie des smicards, d'autant plus que cette hausse sera déjà annulée par les augmentations annoncées pour l'été (transports, gaz etc.). Cette augmentation n'est d'ailleurs qu'un rattrapage par rapport au retard pris depuis des années par ce smic à 39 heures par rapport aux autres smic basés sur 35 heures. C'est pour cela que, même si le ministre Gérard Larcher se félicite d'une augmentation de 11,7% en trois ans du smic horaire, vivre avec le smic sera toujours aussi difficile après le 1erjuillet qu'avant.

Mais après des effets d'annonce dont le caractère se voulait social, Larcher a lancé «une réflexion globale et collective avec l'ensemble des partenaires sociaux autour du smic». Ce genre de formules cache mal une remise en cause du smic que le Medef réclame depuis longtemps, tant pour son indexation annuelle que pour son calcul. À entendre son représentant, la hausse du smic est responsable d'une «hausse générale des grilles de salaires qui se traduirait par une augmentation du chômage». Une façon, avec cette sempiternelle chanson, d'accuser les salariés d'être responsables des licenciements décidés par les patrons!

Larcher a demandé pour la fin de l'année un «bilan» sur le smic qui n'annonce rien de bon. Ainsi c'est l'existence même du smic qui pourrait être mise en cause dès l'année prochaine. En tout cas, aux réflexions et aux bilans concoctés dans les cabinets du ministère et du Medef, les travailleurs doivent opposer leurs propres bilans simples et clairs: il faut augmenter les salaires de façon substantielle!