Melun-Sénart (77) : Mépris et misère pour les Roms30/06/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/07/une1926.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Melun-Sénart (77) : Mépris et misère pour les Roms

Le Collectif de soutien aux Roms de Sénart (Seine-et-Marne) organisait mercredi 22 juin une conférence de presse sur un terrain à Réau, occupé par une centaine de Roms de Roumanie. Pour la plupart, ils sont présents en France depuis environ dix ans. Ils sont chassés de terrain en terrain et doivent vivre dans des conditions très précaires.

Depuis quatre mois, sur ce terrain appartenant à la SAPRR (Société des autoroutes), les autorités refusent de leur installer une benne à ordures. Une montagne de détritus s'accumule donc à l'entrée du camp, dégageant une odeur pestilentielle avec les fortes chaleurs actuelles. Les hommes et les femmes doivent aller chercher l'eau à pied, avec des bidons, à un kilomètre de là. Il n'y a aucun sanitaire. De nombreux Roms souffrent de problèmes de santé. Médecins du Monde n'arrive à obtenir que très peu d'AME (aides médicales d'État).

Le Conseil régional d'Ile-de-France vient de décider de subventionner à hauteur de 500000 euros les opérations d'éradication des bidonvilles, mais ces opérations doivent être décidées par les communes ou d'autres collectivités territoriales.

Les Roms et le collectif de soutien ont exprimé lors de la conférence de presse leur scepticisme. En effet depuis plusieurs années, mis à part une convention d'intégration en faveur d'une vingtaine de familles par le SAN de Sénart (syndicat d'agglomération nouvelle, qui rassemble plusieurs communes), plus aucune collectivité dans le département de Seine-et-Marne ne se préoccupe de permettre à cette population de vivre dans des conditions décentes. Au contraire même, ce ne sont que poursuites devant les tribunaux, évacuations forcées et subsistance en vendant des journaux ou en faisant la manche, dans la crainte constante d'être arrêtés et renvoyés en Roumanie, où les Roms subissent des persécutions.

Très peu d'enfants parviennent à être scolarisés, car les communes ne veulent pas des enfants roms. Dans l'éditorial du journal de l'Union des maires de Seine-et-Marne de décembre 2004, sous la signature de son président Michel Houel, on pouvait lire la déclaration d'orientation suivante: «Nous maintiendrons notre vigilance sur les questions relatives aux gens du voyage, aux boues, aux nuisances aériennes, aux ordures ménagères et bien sûr sur toutes les questions d'actualité relatives à la décentralisation.» On ne peut exprimer plus clairement le mépris vis-à-vis de la population rom, mise là sur le même plan que les «boues», les «ordures» et autres «nuisances».

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