Les facteurs de Pantin et du Pré-Saint-Gervais en Seine-Saint-Denis sont en grève depuis mercredi 22 juin. Ils s'opposent à une réorganisation de La Poste qui voudrait supprimer cinq tournées de facteurs.

Auparavant, il y avait quarante «quartiers», correspondant chacun à un facteur titulaire. Désormais La Poste entend en ramener le nombre à 35. Il n'y aurait donc plus que 35 tournées, mais avec plus de travail pour chaque facteur puisque celles-ci seront plus longues. La Poste estime que le lundi et le mardi il y a moins de courrier, et donc les 35 facteurs suffiront pour ces deux jours-là. En revanche, pour les autres jours de la semaine, elle prévoit des renforts par des facteurs dits «de secteur» (les 35 quartiers correspondront également à sept secteurs), qui ne seront pas forcément des facteurs. Et de cette façon La Poste remet ainsi en cause le facteur titulaire d'un seul quartier connaissant les habitants de son secteur, car tous les facteurs pourraient être amenés, du fait des besoins en personnel et de la charge de travail, à aller sur n'importe quel quartier.

Pour les usagers, cela aura pour conséquence une dégradation du service: retard de courrier et risques d'erreurs dans sa distribution, puisque le facteur ne sera pas toujours le même au cours de la semaine.

Avant de procéder à un redécoupage des tournées, La Poste avait fait faire une étude au terme de laquelle elle avait conclu, économies budgétaires obligent, qu'il fallait en diminuer le nombre. Cette réduction était contestée par les facteurs, puis un compromis (39 tournées au lieu quarante) avait été accepté par les syndicats. Mais deux jours plus tard, la direction annonçait unilatéralement qu'elle entendait ramener le nombre de tournées, et donc de quartiers, à 35, ce qui revenait à supprimer cinq postes de facteurs titulaires. Une mesure qui va imposer plus de flexibilité à l'ensemble du personnel, avec pour objectif d'augmenter la productivité, pour réduire encore le nombre d'emplois! C'est ce qui a mis les facteurs en colère.

Pour le moment, la direction locale de La Poste campe sur ses positions. Elle a même envoyé une lettre de menace à tous les grévistes. Elle a reçu les grévistes et les syndicats, sans que rien n'en sorte pour le moment. Côté grévistes, le moral est bon. Ils se sont adressés à la population, font signer une pétition aux usagers et ils se sont rendus en délégation, en manifestant aux cris de «Facteurs en grève, courrier menacé, tournée en danger» auprès des mairies de Pantin, puis du Pré-Saint-Gervais, pour expliquer comment la direction de La Poste dégrade le service public et leurs condition de travail.