Equant-Rennes : La direction a dû reculer30/06/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/07/une1926.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Equant-Rennes : La direction a dû reculer

Cela fait maintenant plus d'un mois que la direction d'Equant à Rennes a annoncé un plan de suppressions de postes et de reclassements au rabais dans France Télécom à partir du 1er juillet. Elle a l'intention de niveler par le bas les garanties collectives des salariés (congés, RTT, etc.), qui sont moins défavorables à Equant qu'à France Télécom.

550 salariés, essentiellement ingénieurs, travaillent à Rennes. Les autres salariés de l'entreprise en France sont regroupés à Paris et à Nice. Depuis le début de l'annonce du plan, de nombreuses assemblées générales ont eu lieu sur tous les sites à l'appel de tous les syndicats. Il en est ressorti des revendications pour dire que personne, CDI, fonctionnaire ou prestataire, ne doit laisser de plumes dans les restructurations.

Depuis la journée de grève nationale du 27 mai, massivement suivie, un bon nombre de salariés de Rennes ont eu le sentiment que la direction ne lâchait rien et qu'il fallait durcir la mobilisation pour se faire entendre.

Lundi 13 juin, lors d'une assemblée du personnel, la CFDT a proposé un débrayage d'une heure le mercredi matin, alors que la CGT proposait une grève dès le mardi. Ce sont finalement les salariés qui ont décidé de faire suivre le débrayage d'une grève à partir du jeudi matin, jour où syndicats et direction devaient à nouveau discuter, à Paris, jusqu'au vendredi soir. Une majorité a voté «pour» avec les représentants CGT, tandis que les représentants CFDT et CFTC votaient contre.

Mais le mercredi pendant le débrayage, devant 150 personnes environ, la CFDT a encore milité contre la grève du jeudi. Cette attitude, s'opposant au vote de la précédente assemblée générale, a provoqué un vif débat qui cette fois n'a pas été animé par les syndicats, et qui s'est terminé par le vote confirmé de la grève.

Une dizaine de salariés se sont portés volontaires pour prendre part à l'organisation de la grève. Ils ont d'abord voulu s'adresser à leurs collègues de Rennes, Nice et Paris, en leur expliquant pourquoi ils étaient en grève, et en leur demandant de les rejoindre. Dès jeudi matin, toutes les discussions entre la direction et les syndicats, et les propositions de la direction, ont été transmises au groupe de grévistes de Rennes, qui les transmettaient à tous les salariés. L'assemblée générale se mettait d'accord sur les revendications précises, et celles-ci étaient envoyées à tous.

La grève a été reconduite le vendredi matin. Le PDG de l'entreprise s'est fendu d'un mail, se justifiant et essayant de répondre aux grévistes. Ce qui a renforcé la détermination!

Le vendredi soir, la direction a cédé sur des points que la direction de France Télécom avait toujours rejetés quand d'autres salariés de filiales y avaient été intégrés. C'était un encouragement. Lundi 20 juin, 200 salariés ont décidé en assemblée de poursuivre la mobilisation par un débrayage le lendemain matin, à l'appel de tous les syndicats. Ce débrayage, bien suivi nationalement, a donné envie aux salariés de Rennes, à la tête du mouvement, d'enchaîner sur une demi-journée de grève le 23 juin, nouveau jour de réunion avec la direction. Cette journée, votée majoritairement à Rennes à l'appel de la CGT, a été suivie par 80 salariés environ, toujours déterminés. Une fois encore, ce sont eux qui ont donné le ton lors de la réunion syndicats/direction tenue à Rennes.

Chacun a vu qu'une centaine de travailleurs grévistes, déterminés, organisés et voulant étendre la grève, ont pu faire pression non seulement sur la direction, mais aussi sur les représentants syndicaux. Ils ont ainsi «donné le ton» dans les discussions, et montré que le seul langage que comprennent nos patrons, c'est notre mobilisation.

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