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Dans les entreprises
CHU Angers : Le ras-le-bol se fait entendre
Jeudi 23 juin, la journée a été chaude au CHU d'Angers... et pas seulement à cause de la météo!
Le matin, une délégation d'agents de services hospitaliers (ASH) intervenait avec les syndicats auprès de la Commission paritaire: dans un simulacre de consultation, les délégués du personnel auraient dû choisir, parmi 68 candidates, les quatre «privilégiées» qui verraient leur année d'école d'aide-soignante financée par la promotion professionnelle. La direction se moque de nous: le nombre de formations diminue d'année en année. Et à ce rythme-là il faudrait patienter seize ans pour obtenir la formation d'AS. Pourtant, nous faisons déjà la plupart des tâches d'aide-soignant depuis des années!
L'après-midi, tout le personnel de la Maternité débrayait pendant une heure, pour alerter, en présence de la presse, l'ensemble du personnel, les patientes et la population. Plus de soixante personnes se sont rassemblées devant la Maternité pour se rendre à la direction. Le directeur a fait mine de découvrir les chiffres que nous lui apportions: pour un effectif pratiquement inchangé, l'activité n'a cessé d'augmenter depuis cinq ans:
Ce qui accroît le malaise, c'est que la Maternité rénovée il y a dix ans ne comporte pas assez de lits: d'où le rajout d'un lit dans les chambres individuelles! Une unité de 17 lits accueille ainsi, dans des conditions dégradées, 23 mamans et... 23 bébés! Par manque de place, la durée de séjour est raccourcie de cinq à trois jours, au détriment parfois de la santé des mamans, des bébés et... des soignants.
Nous devons faire face, sans les moyens correspondants, à la hausse d'activité. Les arrêts longs ne sont pas remplacés, malgré ce qu'avait promis la direction. Et nous naviguons d'un étage à l'autre, dépannés au coup par coup par les services voisins.
Plus le directeur parlait, plus il nous démontrait que nous avons affaire à une politique irresponsable: il a refusé d'accorder des postes, car selon lui l'activité peut diminuer à l'avenir. Il a fini par concéder des «mensualités», donc des mesures temporaires pour «accompagner» la hausse d'activité. Il a aussi promis de remplacer poste pour poste les collègues en arrêt. Comme nous avons exigé un délai clair, il a répondu que nous aurions du renfort dans les deux semaines.
Le nombre l'a donc forcé à donner quelques réponses, mais nous restons méfiants et rendez-vous a été pris dans quinze jours, pour veiller au grain.