S'il n'apporte pas de grande révélation, le rapport des comptes de la nation, publié comme chaque année par l'Insee, comporte plusieurs informations intéressantes.

En premier lieu, il met en évidence le fort accroissement de la productivité, en particulier dans les secteurs industriels. Après, il est vrai, trois années de stabilité, la productivité, c'est-à-dire la quantité de richesses créée par salarié, a progressé de 2,5% dans l'ensemble de l'économie, et de 4,5% dans l'industrie. Pour l'essentiel, cet accroissement ne provient pas d'une modernisation technique, mais d'un travail plus intensif et de cadences plus élevées imposées aux salariés. Car l'investissement des entreprises, lui, a continué de stagner à un niveau faible. L'Insee donne l'explication suivante: "Les perspectives de croissance restaient faibles (...) Dans de telles conditions, les groupes multinationaux rationalisent leur production en Europe, utilisant au mieux leurs capacités inemployées (...) pour alimenter les marchés les plus porteurs."

Lié à cette démarche, le chômage continue à progresser. Chaque travailleur étant pressuré au maximum, le nombre de travailleurs employés continue de diminuer, mais pas les profits.

Du côté des salaires, évidemment, la "modération" continue. Ceux-ci ont progressé en moyenne de 2,5%, soit à peine plus que l'inflation officielle, dont chaque travailleur sait qu'elle est sous-estimée. Et il ne s'agit que d'une moyenne, qui inclut le smic comme le salaire des hauts cadres et des PDG.

Au total, la valeur supplémentaire créée grâce aux progrès de productivité est accaparée, pour l'essentiel, par les capitalistes.

Une classe possédante qui ne se préoccupe pas de la croissance générale de la production, qui permettrait de mieux satisfaire les besoins, prélève une part de plus en plus grande de la richesse créée: cela correspond à la définition du parasitisme.