SNR-Roulements - Annecy : Halte à la précarité!24/06/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/06/une1925.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNR-Roulements - Annecy : Halte à la précarité!

À la fin du mois de mai, le syndicat CGT de SNR a tenu une conférence de presse pour dénoncer l'utilisation abusive de l'intérim par la direction de ce groupe industriel, filiale du groupe Renault spécialisée dans la fabrication de roulements.

Ses usines se situent principalement dans l'agglomération d'Annecy où sont employés environ 3300 salariés, dont 400 travailleurs intérimaires.

En effet, depuis plusieurs années maintenant, le nombre de travailleurs précaires (contrats à durée déterminée et intérimaires) se maintient autour de 12% de l'effectif et c'est en permanence de l'ordre de 400 travailleurs, en quasi-totalité des ouvriers de production, qui sont employés pour "surcroît temporaire d'activité"; du "temporaire" qui dure depuis plus de quatre ans!

En fait, c'est une politique délibérée de la direction de maintenir un taux élevé de précarité chez les ouvriers, car dans le même temps elle diminue le nombre de salariés en CDI (moins 80 en un an, simplement en ne remplaçant pas totalement les départs en retraite), cela lui permet de mettre encore plus la pression pour accroître les gains de productivité.

Ainsi, depuis deux ans, que ce soit sur les usines de Meythet, Argonay, et maintenant Seynod, des plans sont régulièrement mis en oeuvre pour nous faire travailler sur plusieurs machines à la fois. La direction met souvent d'abord la pression sur les intérimaires en leur faisant miroiter l'embauche, "un bon comportement" étant le critère numéro un...

Cette politique de SNR lui avait quand même valu l'an passé une modeste lettre de rappel à l'ordre de la part de l'inspection du travail: le contre-feu est venu rapidement par l'annonce de quelques dizaines d'embauches supplémentaires, ne compensant en rien la chute des effectifs, le tout relayé à l'automne 2004 par une campagne d'annonces d'embauches dans toute la presse régionale qui s'est révélée un véritable coup de publicité mensongère, puisque sur les 120 dossiers de candidatures, seulement quatre se sont traduits par un CDI... les autres étant basculés par SNR sur les agences d'intérim! C'est un sacré coup de main de SNR aux entreprises d'intérim qui se traduit aussi et surtout en millions d'euros puisque en trois ans, les sommes consacrées à payer les Manpower, Addecco et autres Védior-bis sont passées de 7,5millions à plus de 12,6millions. À ce sujet, la CGT a calculé que si ces sommes avaient plutôt été consacrées à embaucher les 400salariés précaires et à l'augmentation générale des salaires, chaque travailleur toucherait 100euros de plus sur la paye!

Ce ne serait pas un luxe car la pression est également maximum sur les salaires, dans une entreprise où plus de 26% des salariés sont à peine plus payés que le smic et dans un département où le coût de la vie est particulièrement élevé, en grande partie à cause des logements très chers.

L'autre avantage pour la direction est également de suivre au plus près les variations de production de chaque atelier, comme c'est le cas en ce moment au bâtimentD d'Annecy (où la production est en cours de délocalisation) et à Seynod (où il y a à la fois chute des productions pour Fiat et "externalisation" des productions de billes pour roulements) et d'en faire supporter les conséquences aux intérimaires.

Comme dans la plupart des grandes entreprises, SNR (et derrière elle Renault) augmente ses résultats par une dégradation constante des conditions de vie et d'emploi des travailleurs, qu'ils soient embauchés ou intérimaires: il faut rapidement y mettre un coup d'arrêt!

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