Dans les entreprises
SNCF
Ça bouge dans les bureaux d'études
Mercredi 15 juin, dans le cadre d'un appel intersyndical, environ 500 agents de l'ingénierie SNCF (qui en compte 3850) se sont regroupés devant le siège de leur direction, à Saint-Denis dans la banlieue parisienne. En effet malgré une pétition ayant reçu quelque 800 signatures en février dernier, la direction est restée sourde aux inquiétudes et aux revendications des agents.
Celles-ci sont de trois ordres. Il y a d'abord le refus des diminutions d'effectifs programmées pour 2005 dans les pôles régionaux d'ingénierie -PRI- (2132 agents) où la direction envisage 56 suppressions de postes. De fortes disparités d'application existent entre les PRI. Ainsi, Bordeaux serait le plus touché, avec la suppression de onze postes pour 2005, soit une diminution de l'ordre de 10% sur une année. Autre motif de mécontentement, le regroupement des cinq PRI de la région parisienne en deux entités. Avec les problèmes liés aux changements de lieux d'activité, il entraînerait une dégradation des conditions de travail, avec sans doute une diminution des effectifs. Enfin il y a aussi le refus de la filialisation de la partie dite "concurrentielle" de l'ingénierie SNCF. Chacun a compris que, derrière les audits et rapports concoctés en haut lieu, se cache la volonté d'externaliser cette activité. D'autant que RFF (Réseau Ferré de France), principal client de l'ingénierie SNCF, ne rêve que de mise en concurrence généralisée de ses fournisseurs d'études et que, de son côté, la RATP est déjà passée à l'acte.
Étaient aussi présents à la manifestation une vingtaine d'agents de la Systra, actuelle filiale commune de la SNCF et de la RATP, qui craignent eux aussi pour leur avenir.
La direction est restée, pour l'essentiel, sur ses positions. Elle ne semble vouloir lâcher qu'un peu de lest à Bordeaux sur les effectifs, mais elle affirme par ailleurs vouloir aborder la question de la filialisation "sans dogmatisme". On sait ce que cela veut dire dans sa bouche, et cela n'encourage pas les agents à l'optimisme et leur montre qu'il serait nécessaire de passer à la vitesse supérieure pour faire reculer la direction.