- Accueil
- Lutte ouvrière n°1925
- Garage Peugeot-Arles : 100 euros d'augmentation après six jours de grève
Dans les entreprises
Garage Peugeot-Arles : 100 euros d'augmentation après six jours de grève
La grève a débuté jeudi 9 juin au garage Peugeot de la zone industrielle nord d'Arles. Plus de 50 personnes, dont des apprentis et des intérimaires, y travaillent et assurent réparations et entretien.
Les salariés en avaient assez d'être traités de fainéants par le patron, concessionnaire de Peugeot. Celui-ci, non content d'insulter tout un chacun, a décidé de supprimer les primes, ramenant le salaire à sa plus simple expression puisqu'il était au minimum de la convention collective de l'automobile. C'est ainsi qu'un salarié qui travaille depuis 33 ans dans ce garage pouvait afficher un salaire de 1100euros net par mois.
C'en était trop. Près de la moitié des salariés se sont mis en grève, ouvriers de l'atelier et personnel des bureaux essentiellement. Ils réclamaient 250 euros d'augmentation pour les salaires inférieurs à 1600 euros brut et 150 euros pour les salaires supérieurs, ainsi que le paiement des jours de grève. Les agents commerciaux, eux qui se consacrent à la vente des voitures, n'ont pas été concernés par la grève.
La grève a eu un réel succès vis-à-vis des autres travailleurs de la zone industrielle, d'autant plus que tout le monde se connaît. D'une entreprise à l'autre chacun retrouve, qui un membre de sa famille, qui un voisin. Installés avec des banderoles bien visibles au rond-point d'accès à la zone, les grévistes ont été acclamés de coups de Klaxon, voire de tours d'honneur enthousiastes des camions poids lourds.
La mairie proposait alors un médiateur et une réunion à Marseille, offre que les grévistes déclinèrent, ne voyant pas pourquoi il aurait fallu faire 80kilomètres pour négocier, alors que la zone industrielle ne manque pas de locaux. La réunion eut donc lieu là, mercredi 15 juin, avec trois représentants des grévistes. La direction augmentait les salaires de 100euros fixes mensuels brut, à partir du salaire de juin, pour les salaires inférieurs à 1500 euros brut, et de 65euros brut pour les salaires supérieurs. Ces augmentations ont été assorties d'une prime de 25 euros brut en fonction de l'objectif. Trois jours de grève sont payés par la direction, les autres étant retenus, soit en congés, soit en salaire, au choix, à raison de un jour par mois.
La seule ombre au tableau est que les apprentis ne sont pas concernés par ces augmentations; il reste à obtenir qu'ils le soient.
La direction a dû aussi affirmer par écrit son "attachement à de bonnes relations professionnelles" et enfin s'engager à respecter "le bon fonctionnement de l'institution des délégués du personnel".
Les salariés, en tout cas, sont satisfaits de leurs six jours de grève!