Strauss-Kahn sur France 2 : Vous avez dit rupture ?15/06/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/06/une1924.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Strauss-Kahn sur France 2 : Vous avez dit rupture ?

Invité à l'émission d'Olivier Mazerolle, sur France 2, «100 minutes pour comprendre», Dominique Strauss-Kahn a tenu à pourfendre les esprits chagrins qui osent penser que le PS est un parti de gouvernement, dont la politique se distingue peu de celle de la droite: «Il n'y a pas une gauche réformiste, il y a une gauche de rupture. La gauche réformiste est une gauche de rupture. Il y a des points sur lesquels il faut des ruptures importantes. (...) Il va sans dire que, si la gauche devait être incapable de se rassembler, alors nous ne pourrions pas gagner les élections, et nous ne pourrions pas mettre en oeuvre en France la politique dont elle a besoin. Mais je n'accepte pas l'idée que la gauche réformiste ne serait pas une gauche de rupture.»

Ces propos font penser à des déclarations plus anciennes d'un maître à penser de Strauss-Kahn, François Mitterrand: «Violente ou pacifique, la révolution c'est d'abord une rupture; celui qui accepte la rupture avec l'ordre établi, avec le capitalisme, celui-là peut être membre du Parti Socialiste.» Ces fortes paroles furent prononcées lors d'un congrès du PS à Épinay, en 1971, au moment où il s'emparait du PS, dix ans avant qu'il ne devienne président de la République.

En trente-cinq ans, l'aplomb des politiciens qui se disent de gauche n'a pas varié. Même dans le choix des mots. Quand ils sont dans l'opposition, ils sont capables de bien des outrances verbales. Encore que l'on note une atténuation du langage. Mitterrand parlait d'une rupture avec le capitalisme, Strauss-Kahn d'une rupture avec... le libéralisme. Mais ne leur faisons pas querelle. L'un, élu, n'a jamais rompu avec le capitalisme. L'autre, s'il l'est, ne rompra pas avec le libéralisme. Sur ce terrain, la tradition socialiste sera maintenue.

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