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Quand la SNCF abandonne le transport rail-route... financé par l’argent public
Le gaspillage entraîné par la décision de la direction de la SNCF d'abandonner une partie importante du transport des marchandises est illustré par un exemple: ce qui s'est passé avec le site ultramoderne de transport combiné rail-route intitulé Valenton 2 et situé sur la commune de Valenton, près des importantes installations ferroviaires de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne).
D'un coût annoncé en juin 1997 d'un peu plus de 15 millions d'euros, le projet était ambitieux. Il prévoyait d'accueillir des trains desservant la région PACA ainsi que des trains internationaux. Au total, le site aurait dû traiter 25000 wagons par an en 2006, et 60000 wagons par an «à l'horizon 2010». Associé à un premier site de fret, Valenton 1, le nouveau terminal devait comprendre une cour de manutention et de stockage avec portiques sur rails pour transférer les conteneurs des camions sur les trains et vice versa; un faisceau ferroviaire pour réceptionner les trains et les composer; des accès et aménagements routiers; et divers autres aménagements. Bref, il s'agissait là d'une opération importante financée moitié par l'État, moitié par la Région Île-de-France, pour le compte de Réseau Ferré de France (RFF), propriétaire des infrastructures du réseau ferroviaire depuis la division de la SNCF, en 1997. La mise en service était annoncée pour juin 2003...
Entre temps, le projet a été complètement abandonné et son coût a probablement dépassé les 15 millions annoncés au départ. Pour en avoir une idée, il suffit de savoir qu'en novembre 2002, le transporteur CNC (Compagnie nouvelle de conteneurs), filiale de la SNCF, a obtenu de la Région plus de 1,5 million d'euros pour simplement moderniser ses installations existantes sur Valenton 1 et équiper de portiques de chargement le site de Valenton 2. Un an plus tard, l'avenir de Valenton 1 et 2 était définitivement compromis et en novembre 2003, le même CNC annonçait le licenciement de plus de 200 salariés, dont la majeure partie n'avait toujours pas été reclassée en avril 2005.
C'est ainsi que l'État et la Région auront englouti des millions d'argent public en pur gâchis.