La guerre aux chômeurs au lieu de la guerre au chômage15/06/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/06/une1924.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La guerre aux chômeurs au lieu de la guerre au chômage

Lors de son discours de politique générale du 8 juin dernier, le nouveau Premier ministre de Villepin avait mis la chasse aux chômeurs au devant de ses objectifs: «Des dispositifs existent pour sanctionner les abus. J'entends qu'ils soient appliqués par le service public de l'emploi».Sur ce, dans son édition du 15 mai le journal Le Monde indiquait que le gouvernement aurait fait un pas supplémentaire en acceptant, comme le demande le Medef, de donner des pouvoirs de sanctions aux Assedic, qui ne les avaient plus. Même si, à la suite de cette information, le ministre aux relations du Travail, Gérard Larcher, a tenu à affirmer que c'est l'État qui restera chargé de sanctionner les chômeurs, il n'en reste pas moins que le contrôle des chômeurs, exercé par qui que ce soit, est présenté comme un des premiers moyens de lutter contre le chômage. C'est cela qui est indigne, révoltant et mensonger.

S'il y a quelque 2,5 millions de chômeurs officiellement recensés et près de 3 millions selon les normes internationales, c'est parce que des centaines de milliers de travailleurs ont été jetés à la rue par leurs patrons ou administrations, beaucoup du jour au lendemain, sans aucune procédure et presque sans droits à indemnisation. En effet aujourd'hui, l'immense majorité des embauches, et par suite des licenciements, se font sous contrats temporaires, CDD, intérim ou autres du même genre.

Pour le gouvernement, mettre ainsi les chômeurs au pilori est aussi fait pour plaire à son électorat réactionnaire. Mais il s'agit avant tout d'aider le patronat dans sa guerre aux travailleurs, afin que ceux-ci acceptent n'importe quel emploi, à n'importe quel salaire.

Si Seillière et le Medef mettent en demeure le gouvernement d'agir c'est, qu'au-delà de leur culot habituel, ils considèrent que le gouvernement a pris du retard sur ses voisins, l'Allemagne et la Grande-Bretagne par exemple, où des mesures de ce genre ont commencé à exercer leurs effets désastreux dans la population travailleuse.

Aussi, c'est toute la classe ouvrière, celle au travail comme celle au chômage, qui se trouve menacée. Car s'en prendre aux chômeurs c'est aussi vouloir peser sur les salaires, les conditions d'emplois de tous ceux qui ont encore un travail. C'est pourquoi s'opposer à toutes les attaques contre les chômeurs, qu'elles soient conduites sous la houlette de l'État ou des Assedic, est bien un des objectifs de l'heure pour toute la classe ouvrière.

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