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Dans le monde
Italie : Pour abattre l’obscurantisme, il faudra compter sur des luttes
En Italie, le 12 juin dernier, au référendum d'initiative populaire organisé pour réformer la loi sur la procréation médicalement assistée, seuls 25,9% de votants se sont déplacés. Et, comme il faut un minimum de 50% de participation pour que le résultat d'un tel type de scrutin soit validé, la loi italienne ne sera pas amendée.
Les femmes qui sont contraintes de faire appel à une fécondation in vitro vont continuer de souffrir inutilement. En effet, comme, au nom du «respect de la vie», il n'est pas question de faire plus de trois embryons et qu'il faut absolument les implanter tous les trois, après chaque échec -et il y en a souvent plusieurs- ces femmes devront subir des traitements hormonaux et chirurgicaux lourds et dangereux pour tout recommencer.
Les couples souffrant de stérilité ne pourront toujours pas faire appel à un don d'ovocyte ou de spermatozoïdes. Les plus fortunés se paieront un voyage à l'étranger, comme c'est déjà le cas depuis 2004, date de la promulgation de cette loi rétrograde, qui a vu le nombre de couples stériles allant chercher de l'aide ailleurs être multiplié par quatre.
Les chercheurs ne pourront pas faire progresser les connaissances, faute de pouvoir travailler sur ce qu'on appelle des «embryons» et qui ne sont que des ovules fécondés.
Et, selon la loi, on continuera à accorder à ces microscopiques «embryons» dénués de toute vie les même droits qu'à n'importe quel homme ou femme en chair et en os. Et ainsi, à terme, le risque est grand de voir le droit à l'interruption volontaire de grossesse remis en cause, le droit des femmes à disposer de leur corps bafoué. Les partisans réactionnaires de la remise en cause du droit à l'avortement annoncent déjà que ce sera leur prochaine bataille.
Le référendum consistait en fait en quatre consultations puisqu'il fallait voter pour les quatre aspects de la loi ci-dessus évoqués. C'est peut-être une des raisons du peu de mobilisation des électeurs. Et, du reste les bigots réactionnaires avec leur chef en tête, le pape, ne s'y sont pas trompés. Ils ont appelé leurs ouailles à s'abstenir. S'appuyant sur la loi référendaire qui exige un minimum de 50% de votants pour que les résultats soient validés, ils ont pensé que les abstentionnistes naturels venant s'ajouter à ceux qui s'abstiendraient à leur appel, il serait facile d'arriver à 50% d'abstentions. Ils ne leur ont pas demandé de se déplacer pour voter NON, ne voulant sans doute pas prendre le risque de voir le quorum atteint et, avec lui, le OUI l'emporter. En effet, sur les 26% d'électeurs qui ont voté, le OUI à l'abrogation des articles de la loi a atteint de 78% à 89%.
Quoiqu'il en soit, la loi sur la procréation médicalement assistée, une des plus restrictives d'Europe, reste en vigueur. Le référendum n'a pas suffi. Et, pour combattre les absurdités véhiculées par les adeptes de principes religieux vieux de deux millénaires, c'est sur le combat des femmes et des hommes qu'il faudra compter.