Ex-KNAC - Chauny (02) : D’anciens salariés brutalement interpellés15/06/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/06/une1924.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Ex-KNAC - Chauny (02) : D’anciens salariés brutalement interpellés

Lundi 30 mai, sept ex-salariés d'une ancienne usine de textile de Chauny, la KNAC, ont été interprellés chez eux vers 6 heures du matin. Les gendarmes, venus de plusieurs villes du département de l'Aisne, se sont comportés à l'égard de ces sept travailleurs, dont plusieurs étaient délégués CGT, comme s'ils étaient des criminels: ils les ont menottés et placés en garde à vue pendant plus de dix heures, plusieurs femmes ont été totalement déshabillées et fouillées, et tous ont subi interrogatoire sur interrogatoire pendant des heures.

Les gendarmes voulaient leur faire avouer leur participation aux dégradations commises dans l'usine vingt mois auparavant lorsque, celle-ci ayant fermé ses portes, les travailleurs avaient appris le choix du repreneur par le tribunal de commerce. À l'époque, cela faisait six mois qu'ils occupaient leur usine et manifestaient afin d'obliger les pouvoirs publics à intervenir. Le repreneur retenu ne réembauchait que douze salariés sur 61; cela signifiait qu'une cinquantaine de travailleurs, principalement des femmes, restaient sur le carreau.

Etant ouvrières dans le textile depuis vingt ou trente ans, la plupart d'entre elles avaient déjà connu plusieurs licenciements et reclassements. Alors, en octobre 2003, les conditions de reprise provoquèrent un coup de colère bien légitime. Des pneus furent brûlés devant l'usine et de la suie se répandit un peu partout. Le repreneur avait alors eu le culot de porter plainte pour dégradation.

C'est dans le cadre de cette plainte que se situe la dernière interpellation des gendarmes. Leur brutalité et leur acharnement apparaissent comme une tentative d'intimidation. Ces agissements ont particulièrement choqué de nombreux travailleurs de la région. Il y a eu des réactions de la CGT, de la Ligue des Droits de l'Homme et de quelques élus. En tout cas la publicité faite à cette affaire dans la presse locale et nationale ne donne pas la part belle à la gendarmerie et à la justice, qui a demandé ces interpellations. Et l'affaire est apparue suffisamment gênante pour que le procureur de Laon ordonne une enquête.

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