Devedjian devant les cadres de l’UMP : Costume trois-pièces et gros sabots15/06/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/06/une1924.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Devedjian devant les cadres de l’UMP : Costume trois-pièces et gros sabots

Parmi les ténors de la droite, l'heure est à la surenchère dans les déclarations contre ce qui reste des droits des travailleurs. Sans doute désireux de ne pas paraître en reste sur les ministres, Devedjian, qui ne l'est plus à son grand dam, s'est illustré ce week-end lors de la réunion des cadres de l'UMP par quelques déclarations tonitruantes.

«Le modèle social français n'est pas un modèle puisque personne ne veut l'imiter, n'est pas social puisqu'il provoque des records de chômage, n'est pas français puisque fondé sur la lutte des classes et le refus du réformisme», a-t-il notamment déclaré, en ajoutant: «Demandez-vous pourquoi la CGT, le Parti Communiste, les mouvements révolutionnaires ne veulent pas en changer? Parce que c'est le leur! Ce sont eux en grande partie les auteurs des compromis passés en force sous menace de grèves générales à l'époque du stalinisme triomphant».

Fichtre. Voilà qui éclaire d'un jour nouveau la période de l'après-guerre. Car c'est bien à la Libération, sous la direction de De Gaulle, qu'ont été édictées la plupart des réformes qui constituent encore aujourd'hui le système abusivement dit «social». De Gaulle n'aurait-il donc été qu'un otage impuissant entre les mains rugueuses des travailleurs? Une marionnette que d'infâmes bolcheviks, le couteau entre les dents, la torche dans une main et la grève dans l'autre, auraient contrainte à accomplir leurs quatre volontés?

Pour Devedjan, qui milita dans sa jeunesse au sein du groupuscule fasciste Occident, tout ce qui est à la gauche de ses anciens amis est peut-être suspect de bolchevisme! Mais de là à s'en prendre à la figure de De Gaulle, le «grand homme d'État», père spirituel de la famille politique de Devedjian! Un instant d'égarement, sans doute!

Rendons donc à De Gaulle ce qui est à De Gaulle, et à la bourgeoisie son prétendu «système social français». Et souhaitons qu'une prochaine grève générale, bien réelle celle-là, donne l'occasion à Devedjian et à ses semblables de s'agiter pour quelque chose de réel.

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