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Leur société
Après la victoire du «non» : Quelle politique pour le Parti Communiste ?
Les 11 et 12 juin, le Conseil national du Parti Communiste s'est réuni pour tenter de dégager les perspectives qui s'offrent au PCF «après la victoire du Non au référendum sur la Constitution européenne».
L'Humanité du 13 juin titrait: «Les communistes revoient leurs ambitions à la hausse», en précisant: «Marie-George Buffet appelle à forger une union populaire pour changer la vie». Quelles seraient donc les tâches de cette «union»? «Faire gagner l'union populaire à gauche avec un projet alternatif de transformation sociale», répondent les dirigeants du PCF.
Mais en dehors d'appels à résister aux attaques du gouvernement, les objectifs sont totalement flous et imprécis. Le PCF se contente de parler de «la coécriture d'un véritable programme politique de transformation sociale», dans le but de «faire bouger la gauche» et «rassembler sans exclusive»! En clair, il s'agit encore une fois de se ranger derrière le PS, et la direction du PCF habille sa soumission future en parlant de la nécessité de construire une majorité électorale face à la droite, et donc de la nécessité de tendre la main aux électeurs de gauche qui ont voté Oui, en l'occurrence aux dirigeants du Parti Socialiste.
C'est la seule façon dont Marie-George Buffet envisage de «fermer la parenthèse libérale». Pour elle, cela consiste à remettre sur pied une nouvelle mouture des alliances passées, Union de la gauche ou Gauche plurielle, c'est-à-dire un gouvernement dirigé par le PS qui mènera, comme à chaque fois, la politique voulue par le grand patronat. C'est ce que les dirigeants du PCF appellent improprement aujourd'hui «changer la vie». Pour eux, il n'y a pas d'autre perspective que de participer dans l'avenir au gouvernement, et donc de se rabibocher avec le Parti Socialiste.
Il leur reste deux ans pour en convaincre leurs militants. Prudente, Marie-George Buffet, parlant de la simple possibilité de choisir le candidat du PCF aux prochaines présidentielles, confie qu'elle ne sait pas «où on en sera en 2007». En fait, quels qu'en soient les figurants, la mise en scène proposées par le Parti Communiste ne peut mener les travailleurs, s'ils s'y laissaient prendre, qu'à une nouvelle impasse.