Snecma - Gennevilliers : Mouvement victorieux pour l'intégration d'une prime10/06/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/06/une1923.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Snecma - Gennevilliers : Mouvement victorieux pour l'intégration d'une prime

Dans l'atelier Mécanique à l'usine Snecma de Gennevilliers, environ cinquante opérateurs machine (perçage en électro-érosion) avaient obtenu en 1984 une prime de soins corporels (un quart d'heure de salaire journalier, soit entre 70 et 100 euros mensuels selon les qualifications) pour les nuisances dues au produit utilisé comme diélectrique, un produit gras.

En 1998, après le déménagement dans un atelier exigu, d'autres secteurs du même atelier avaient eu la même prime pour la dégradation générale de leurs conditions de travail. Là encore ils avaient dû mener plusieurs débrayages.

Seules 48 personnes de la Mécanique ne touchaient toujours pas cette prime, alors qu'elles travaillaient pourtant dans les mêmes conditions. Du coup, il y a trois semaines, huit d'entre elles se mettaient en grève pour la réclamer. Au bout de trois jours de grève, la direction réunissait l'ensemble de l'atelier pour proposer d'intégrer cette prime au salaire à l'ensemble des travailleurs de l'atelier mais en partageant l'enveloppe globale entre tous, d'où une perte sur la paie pour certains.

Une demi-heure après cette annonce, plus de cent personnes de l'équipe du matin débrayaient et allaient à la direction pour réclamer l'extension de la prime pour tout l'atelier, son intégration au salaire mais sans perte de salaire.

Devant la détermination des travailleurs, la direction entamait des négociations avec les syndicats CFDT et CGT, fortement représentés dans l'atelier, qui au fur et à mesure réunissaient les salariés pour les informer de la teneur des discussions. Au bout d'une dizaine de réunions de négociations, la direction intégrait la prime dans le salaire sans aucune perte d'argent et l'étendait aux 48 qui ne l'avaient pas.

Seuls une vingtaine de travailleurs du secteur Électro-érosion se sentaient lésés, non pas pécuniairement mais parce que leur métier n'était plus reconnu dans l'accord comme salissant. Une consultation des salariés concernés organisée par les deux syndicats recueillait 83% d'avis favorables.

La grande majorité est satisfaite et se demande pourquoi la direction a lâché si facilement? En fait, il s'avère qu'en ce moment la direction ne veut pas de vagues. Il ne faut pas effrayer l'actionnaire! La fusion avec Sagem doit glisser toute seule. Alors, face à un mécontentement local, elle est prête à mettre un peu la main à la poche pour calmer les esprits.

Mais ce mouvement traduit aussi le mécontentement sur les salaires à un moment où la Snecma, pour sa privatisation, affiche des bénéfices en hausse de 28% par rapport à l'année dernière.

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