L'hostilité de l'Église catholique à l'avortement, à la contraception, au divorce, à l'homosexualité et aux expérimentations scientifiques sur l'embryon humain est légendaire. Elle ne porterait pas à conséquence s'il ne s'agissait que de règles de conduite que l'Église catholique s'imposait à elle-même et conseillait à ses fidèles consentants. Mais l'Église entend, comme par le passé, au nom de ses dogmes imposer sa conception morale héritée de la nuit des temps à toute la société.

Le Vatican vient de publier en français un lexique d'un millier de pages concernant des termes ambigus et controversés sur les questions éthiques et la famille. Selon ces vaticanneries, la société serait victime d'une vaste manipulation du langage. Par exemple parler d'IVG au lieu d'avortement, d'avortement thérapeutique au lieu "d'infanticide", d'aventure extra-conjugale au lieu d'adultère relève quasiment d'un complot visant à déstabiliser la société.

Les temps ne sont pas si anciens où les règles morales de l'Église faisaient loi -au sens strict du mot- aux dépens des droits élémentaires de chacun à choisir librement les règles de sa vie privée. La réalité de la vie et bien des luttes ont fini par imposer quelques droits dans ce domaine mais l'Église n'a pas renoncé. Elle continue de freiner des quatre fers et de s'opposer à tout progrès.