La Poste – Centre de tri J.-J.-Bosc – Bordeaux-Bègles : La Poste veut faire un exemple10/06/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/06/une1923.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste – Centre de tri J.-J.-Bosc – Bordeaux-Bègles : La Poste veut faire un exemple

Jeudi 26 mai, neuf syndicalistes du centre de tri ont été mis en examen pour «séquestration». La direction de La Poste les menace avec cinq autres, de sanctions allant jusqu'à la révocation (cf LO n°1922). Depuis cette date, la mobilisation à Bordeaux continue contre ce qui apparaît comme un coup de force pour faire un exemple contre des travailleurs et des militants qui contestent les suppressions d'emplois.

Au centre de tri, la quasi-totalité des travailleurs des deux brigades de deux nuits sur quatre est toujours en colère et en grève. Celle-ci s'est renforcée d'une partie des brigades 17h/24h, 22h/6h et 0h/6h24. Chaque jour, à midi, des rassemblements devant la direction régionale de La Poste réunissent de 150 à 300 travailleurs, de La Poste et d'ailleurs. Jeudi 2 juin, 250 agents du CRSF (Centre financier) étaient en grève pour protester contre la répression patronale et contre les suppressions d'emplois. Ce jour-là, le rassemblement a pris une plus grande ampleur avec près de 800 travailleurs (des postiers, mais aussi des délégations CGT et SUD du privé, de l'enseignement et des cheminots). Le rassemblement s'est transformé en manifestation dans les rues de Bordeaux, jusqu'à la préfecture, la banderole de tête réclamant «le retrait des plaintes et des sanctions, le retrait de toutes les suppressions d'emplois».

Dans la presse locale, mais aussi dans des tracts distribués dans tous les bureaux et services, la direction de La Poste tente de faire de ses cinq directeurs des martyrs, et des postiers qui les auraient prétendument retenus de vrais monstres! On a pu lire par exemple dans Sud-Ouest et dans les notes de service de la direction que, dans la nuit du 25 au 26 mai, les directeurs auraient été forcés de faire leurs besoins dans des bouteilles en plastique... ce qu'ils ont fait d'eux-mêmes derrière des paravents. Ou qu'ils n'auraient pas pu manger... alors qu'ils ont refusé des sandwichs! De là à penser que le scénario était prévu à l'avance, certainement sur les conseils de leur direction, pour alimenter le dossier à venir. Quant au traumatisme qu'ils auraient subi, cela ne les a pas empêché pas de donner des interviews aux télévisions et aux journaux en y mentant toujours autant et de se promener, sourire aux lèvres, dans les couloirs de la direction départementale.

Quant aux manoeuvres de la direction, elles continuent: la direction du CRSF a essayé de coincer un militant de la CGT dans un bureau pour lui faire signer un accord entérinant des suppressions d'emplois, histoire d'essayer de décrédibiliser le syndicat! Les cadres responsables de cette manoeuvre ont piteusement reculé.

La Poste veut semble-t-il aller le plus vite possible sur le terrain des sanctions administratives à l'égard des quatorze. Ils ont tous déjà subi l'enquête administrative et le 10 juin, l'un des quatorze agents du Centre de tri, celui qui est contractuel, passe en entretien préalable avant licenciement. C'est pourquoi au Centre de tri, les grévistes se sont donné pour objectif de préparer les journées des 9 et 10 juin en s'adressant aux travailleurs de la ville et aux usagers par tract, en argumentant qu'au-delà des postiers, cette répression patronale vise en fait tous les travailleurs. Les 9 et 10 juin sont pour ces raisons des jours de grève au CRSF de Bordeaux et dans les Centres de tri du pays.

En s'attaquant aux quatorze syndicalistes de Bègles, la direction de La Poste veut montrer ce qui attend ceux qui seraient tentés de ne pas accepter les suppressions d'emplois et la privatisation à venir. Elle entend désamorcer toute velléité de contestation pour offrir aux futurs actionnaires une entreprise où personne ne proteste contre ses décisions. Elle n'a pas gagné la partie!

Partager