Hausse des loyers : Ne cherchez pas l'indice10/06/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/06/une1923.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Hausse des loyers : Ne cherchez pas l'indice

Les loyers continuent de flamber. D'après les statistiques officielles l'augmentation des loyers dans le secteur privé serait de 10,6% depuis trois ans. Pour la seule année 2005, elle serait de 4,58%, l'inflation ayant elle été "officiellement" de 2,1%.

Et encore ces chiffres ne concernent-ils que les augmentations annuelles pratiquées par les propriétaires privés, qu'il s'agisse de particuliers, de banques ou de compagnies d'assurances, dans le cadre d'un bail de location. À l'occasion d'un changement de locataire, le propriétaire est libre d'augmenter le loyer à sa guise, ce qu'il ne se prive pas de faire largement. En tout cas la situation est telle que les familles modestes sont contraintes de se loger de plus en plus loin et de plus en plus mal, tout en consacrant une part de plus en plus importante de leur budget au loyer. C'est la conséquence directe de la politique des gouvernements successifs qui n'ont pas construit les logements sociaux manquant aujourd'hui (300000 en Ile-de-France et un million dans tout le pays), ce qui permet aux propriétaires privés de dicter leur loi.

Les augmentations des loyers dans le secteur privé sont actuellement basées sur un indice du coût de la construction (ICC) des logements neufs. Il répercute donc dans le loyer, par exemple, les hausses comme celles des matières premières dans les entreprises du bâtiment. Et ce serait l'envolée du prix de l'acier, ces derniers mois, qui expliquerait la hausse de l'indice en 2005. Le gouvernement parle donc d'instaurer un nouvel indice, prenant en compte, à part égale à côté de l'ICC, l'indice des prix à la consommation et l'indice des prix des travaux d'entretien-amélioration des logements (IPEA). Ce nouvel indice, plus "réaliste", permettrait de contrôler la hausse des loyers, dès janvier 2006, puisque, dans ce domaine aussi, le gouvernement de Villepin ferait paraît-il en quelques mois ce que ses prédécesseurs n'ont pas fait en plusieurs années, ce projet de nouvel indice étant tout de même passé entre les mains de trois ministres du Logement différents...

Évidemment, rien ne dit que ce nouvel indice -si même il voit le jour- freinera la hausse des loyers, car pour ne prendre que l'indice IPEA il a augmenté de 4,5% en 2004, soit presque autant que l'indice du coût de la construction. Et surtout rien ne dit que les propriétaires accepteront et surtout respecteront plus cet indice que le précédent... même si, pour cela, le gouvernement leur annonce des moyens supplémentaires pour récupérer les loyers impayés, en "dynamisant le recours aux assurances".

En fait la seule solution pour empêcher l'envolée des loyers, c'est leur blocage et la fixation de prix maximum qui ne puissent être dépassés. C'est aussi le déblocage en urgence des crédits indispensables pour construire les logements sociaux qui manquent. Mais cela ce n'est pas ce gouvernement qui le fera, pas plus que ses prédécesseurs, dont le seul "succès" en matière de logement, c'est d'avoir su créer une nouvelle unité de mesure, le Gaymard de 600 mètres carrés pour un loyer mensuel de 14000 euros.

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