General Motors - Strasbourg : Chômage partiel pour préserver les profits10/06/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/06/une1923.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

General Motors - Strasbourg : Chômage partiel pour préserver les profits

La direction de General Motors Strasbourg (montage de boîtes de vitesse) emboîte le pas à la direction de General Motors Corporation aux États-Unis.

Mi-avril, la direction de GM aux États-Unis annonçait des déficits pour le premier trimestre et menaçait de réduire le fonds de 20 milliards de dollars mis de côté pour payer la Sécurité sociale des retraités. Ce chantage fait au syndicat de l'automobile avait pour but de lui faire accepter une révision de la convention, ce qui permettrait à GM d'opérer des coupes claires dans la couverture sociale des salariés.

Dans la foulée, la direction générale se vantait, devant les actionnaires, que GM avait plus de vingt milliards de dollars en liquidités à l'abri dans ses comptes en banque, en plus des 33 autres milliards sur les comptes de sa branche financière et d'autres filiales.

Au même moment, les directeurs de GM Strasbourg faisaient un voyage aux États-Unis pour prendre les ordres.

Fin avril, juste avant de mettre le personnel en congé d'office la semaine du 1er au 8mai, on apprenait qu'il y aurait du chômage technique la semaine du 30 mai au 3 juin pour la majorité des ouvriers de production. La raison invoquée: un surplus de 20000 boîtes de vitesse sur l'année qu'il serait impératif de résorber, selon le discours de la direction.

L'année dernière, à la même époque, elle décidait d'imposer le travail des jours RTT puis des samedis matin jusqu'à la fin décembre 2004. Un certain nombre de travailleurs qui n'entendaient pas sacrifier leurs jours de repos, ont d'abord reçu des lettres de mise en garde, puis ont été sanctionnés par des jours de mise à pied presque au moment où, fin novembre, la direction annonçait que le travail des jours RTT et des samedis allait s'arrêter. Pendant toute cette période, c'est 100000 boîtes supplémentaires qui ont été fabriquées. Ce qui explique une augmentation des bénéfices, de 47 millions d'euros en 2003 à 73 millions pour 2004.

Les jours de congé forcé qui tombent seraient pour beaucoup les bienvenus si cela ne signifiait pas la perte de 50% du salaire de la semaine.

Lorsque des représentants du syndicat CGT ont demandé que la production soit ralentie sur les chaînes de montage pour absorber le surplus, le PDG a répondu sur FR3 Alsace que ce n'était pas possible car cela nuirait à la qualité des boîtes de vitesse. Cela a fait rire plus d'un ouvrier mais un peu moins les 250 d'entre nous qui souffrons de maladies professionnelles -mal de dos, tendinite, etc.

Et du haut de son salaire, le PDG a doctement expliqué que la perte que nous subirons ne se verrait pas puisque cela nous sera retiré au mois de juin et que nous toucherons à ce moment-là 40% du treizième mois et la prime de vacances de 200 euros.

General Motors use et abuse de tous les mensonges et de toutes les ficelles pour s'en prendre aux travailleurs. Aux États-Unis, la direction s'en prend à la protection sociale. Ici, elle nous impose la flexibilité et des ponctions sur nos salaires. C'est la même politique pour s'approprier une part toujours plus grande de la richesse que créent les travailleurs d'un bout à l'autre de la planète.

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