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Leur société
Fillon en état de manque...de ministère
François Fillon est-il un grand homme qui laissera son nom dans l'Histoire et les encyclopédies du troisième millénaire? Lui, en tout cas, en est convaincu. L'ex-ministre des Affaires sociales puis de l'Éducation de Raffarin n'a pas été repris dans le cabinet Villepin et il en a montré du dépit.
"Chirac m'a appelé" a-t-il confié à la presse "il ne m'a pas dit un mot de ce que j'avais fait au gouvernement (...) Je suis le seul à avoir mené neuf réformes législatives. Quand on fera le bilan de Chirac, on ne se souviendra de rien. Sauf de mes réformes."
Il est vrai qu'un certain nombre de "réformes" conduites par Fillon resteront dans la mémoire des salariés. D'abord sa réforme des retraites qui a imposé quarante années de cotisations aux salariés de la Fonction publique pour avoir droit à une retraite à taux plein, sous prétexte d'alignement sur le statut des retraites des salariés du secteur privé "réformé" par Balladur. Ce fut une des raisons des grèves d'enseignants du printemps 2003. C'est sans doute pourquoi Raffarin et Chirac ont alors nommé Fillon à l'Éducation nationale. Il s'y est illustré par une réforme de l'école et du bac qui, elle, a provoqué les mobilisations des lycéens. Il a aussi préparé une loi d'orientation sur la recherche qui a fait l'unanimité des chercheurs contre elle.
Fillon licencié sans ménagement, remercié sans remerciements par son patron, c'est le sort de centaines de milliers de salariés dans ce pays ou ailleurs.
Sauf qu'il n'allongera pas les listes de chômeurs officiels et qu'il n'aura pas à attendre, pour survivre, l'indemnité de chômage.