CDPR Renault - Cergy-Pontoise (Val-d'Oise) : Ne pas faire les frais de la restructuration à venir10/06/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/06/une1923.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

CDPR Renault - Cergy-Pontoise (Val-d'Oise) : Ne pas faire les frais de la restructuration à venir

Le CDPR de Cergy-Pontoise est le centre de distribution des pièces de rechange de Renault. Il regroupe 800 travailleurs qui stockent les pièces, en assurent la gestion et préparent les commandes pour tous les garages de France et du monde. Il existe aussi un CDPR plus ancien, à Flins, où travaillent 250 salariés. Renault et Nissan viennent en outre d'inaugurer, le 1er juin, un centre de distribution européen à Györ, en Hongrie, pour desservir l'Europe centrale.

L'activité de la pièce de rechange est très rentable: au prix où sont vendues les pièces, un véhicule reviendrait plusieurs fois son prix habituel! Mais cela ne suffit pas à la direction, qui cherche à accroître encore plus ses profits. Cette politique s'est traduite, il y a quelques années, par l'introduction du travail en équipe, qui n'avait jamais existé auparavant à Cergy. Cela se manifeste également par un recours massif et permanent au travail précaire: intérimaires, stagiaires sont en permanence environ 200 dans le Magasin.

Aujourd'hui, le site de Cergy, ouvert en 1981, est devenu trop exigu car le nombre de références de pièces a explosé, à cause de la multiplication de la diversité des véhicules, mais aussi de la fusion de Renault avec Nissan. La direction a donc décidé, il y a un an, la construction d'un nouveau magasin ultramoderne de 200000 m² à Villeroy, près de Sens, dans l'Yonne. Il devrait être opérationnel en 2007.

Si, sur le plan industriel, le projet est finalisé, la direction ne s'est engagée à rien concernant l'avenir des salariés. À Cergy, elle s'est contentée d'annoncer qu'elle avait déjà trouvé le nombre de volontaires acceptant d'être mutés à Villeroy. Mais elle n'a pas précisé combien de salariés resteront à Cergy, combien elle gardera d'intérimaires (qui pour certains sont présents depuis des années sur le site). Et l'inquiétude est grande à Flins, où le CDPR, qui est vétuste, risque de fermer lorsque le nouveau sera en pleine activité.

Mardi 31 mai, Carlos Ghosn, nouveau PDG de Renault, était en visite à Cergy. Il n'a apporté aucune réponse précise à toutes ces questions. Mais son passage a tout de même permis à tous de mesurer la veulerie de la majorité des chefs, petits et grands. Bien sûr, comme en pareille occasion, ils se sont empressés de faire tous les travaux qui étaient bloqués depuis longtemps: ascenseur en panne réparé, peintures refaites, réfection de la cafétéria, nettoyage général. Mais surtout les magasiniers ont pu apprécier leur mine déconfite lorsqu'ils se faisaient réprimander par le PDG. Comme disait un salarié: "Ils ont le trouillomètre à zéro. Nous, au prix où on est payé, on n'en a pas les moyens." En tout cas, cette remontée du moral nous met en meilleure situation pour imposer qu'aucun travailleur ne fasse les frais de la restructuration qui s'annonce.

Partager