Caterpillar - Grenoble : Sept jours de grève pour les salaires10/06/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/06/une1923.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Caterpillar - Grenoble : Sept jours de grève pour les salaires

Caterpillar est une multinationale américaine, qui a déclaré en 2004 plus de deux milliards de dollars de bénéfices nets. Dans l'agglomération grenobloise, l'entreprise emploie 2700 salariés à fabriquer des engins de travaux publics dans deux usines très proches, à Grenoble et à Échirolles. Les conditions de travail y sont très dures et les grèves rares.

Or, cette année, alors que la direction affiche des profits records et va investir sept millions d'euros dans une extension de l'usine d'Échirolles, l'annonce d'une augmentation dérisoire des salaires -1,5%, accompagné d'une prime annuelle de 87 euros pour les ouvriers- n'est pas passée. Lundi 23 mai, au matin, le syndicat CGT de l'usine de Grenoble appelait à la grève, immédiatement très suivie à la production. À plus d'une centaine, les grévistes ont essayé d'étendre la grève à l'autre usine d'Échirolles mais se sont heurtés à l'opposition des syndicats de ce site, CGT et FO (majoritaire). Malgré cela, pendant quatre jours, plusieurs dizaines de travailleurs de ce site ont quitté le travail et se sont joints à ceux de Grenoble.

À Échirolles, tous les jours, au moment où les grévistes distribuaient des tracts et incitaient les ouvriers à les rejoindre, des chefs étaient présents au tourniquet pour surveiller le déroulement des événements: en clair, pour voir qui prenait les tracts et qui discutait avec les grévistes.

Les défilés qui eurent lieu dans le bâtiment d'Échirolles étaient encadrés par les chefs, ce qui leur permettait de s'interposer entre le défilé de grévistes et les lignes de production.

À plusieurs reprises, les travailleurs en grève ont bloqué des grands axes de la ville puis les portes des usines. Vendredi 27, c'est à environ 500 qu'ils ont manifesté devant la préfecture, pour se faire entendre du représentant de l'État qui, bien sûr, n'a rien fait.

Les grévistes réclamaient 4% d'augmentation et une prime de 2000 euros. Un d'eux expliquait dans la presse locale: "Les profits vont toujours au même endroit. Les félicitations, nous en avons souvent, ils distribuent même des cadeaux comme des montres, mais ces babioles ne suffisent pas!"

Au bout de sept jours d'une grève qui a eu du mal à s'étendre, et devant le blocage de la direction qui n'a rien lâché, les ouvriers ont décidé de reprendre le travail. Un jour de grève sera payé.

Il y a bien longtemps qu'il n'y avait pas eu un tel mouvement à Caterpillar. Malgré son issue, ce n'est pas l'abattement chez les grévistes, qui ont montré leur volonté de ne pas se laisser faire.

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