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Leur société
Après la déclaration de politique générale de Villepin : Communiqué d'Arlette Laguiller
"Nous ne reviendrons pas sur les fondements de notre modèle social" a déclaré de Villepin, dans son discours de politique générale, devant l'Assemblée nationale... avant de détailler une série de mesures qui sont autant de coups portés aux quelques protections pour les salariés que contient le code du travail, qui sont autant de cadeaux au patronat. Ce sont aussi autant de gestes en direction des petits patrons qui constituent une bonne partie de l'électorat de la droite, et à qui il a promis une part dans les marchés publics.
Sous prétexte d'aider les petites entreprises à créer des emplois, il a présenté son "contrat nouvelle embauche", avec une période d'essai de deux ans, c'est-à-dire que le "nouvel embauché" sera licenciable sur le champ, à n'importe quel moment. Sous prétexte de lutter contre le chômage des jeunes, il promet que les embauchés de moins de 25 ans ne compteront plus dans le calcul des seuils de dix ou de cinquante qui déterminent les obligations des employeurs en termes de droit syndical. Et à l'ensemble du patronat il a promis l'exemption totale des charges sociales sur les salaires situés au niveau du SMIC à l'horizon 2007.
Tout cela est bon à prendre pour les patrons, mais l'expérience d'un quart de siècle de cadeaux de ce genre aux entreprises prouve que cela n'a jamais réglé le problème du chômage.
Il faut, a dit Villepin, "favoriser l'investissement" pour créer des emplois. Mais ce n'est évidemment pas le renforcement annoncé des capitaux privés à EDF, GDF ou dans les sociétés d'autoroutes qui créera le moindre emploi. C'est seulement une manière de permettre aux possesseurs de capitaux de récupérer le fruit d'investissements faits par l'État.
Les seuls emplois nouveaux annoncés, sous l'oeil bienveillant d'Alliot-Marie, ministre des Armées, c'est un "service militaire adapté" censé qualifier les futures recrues, qui devrait assurer un recrutement de 20000 jeunes en 2007.
De Villepin a prétendu être partisan "d'une France où chacun a sa place selon ses mérites". Mais sa politique ne vise qu'à conforter une société où la place de chacun dépend de sa fortune... et de celle de ses parents.